«Al-Qods Al Arabi» et le quotidien tunisien «Achourouq» déplorent l'attitude de l'Algérie
Le gouvernement algérien a choisi l'exception en soutenant l'Espagne dans son agression contre un pays frère et membre de l'UMA, contrairement à l'avalanche des communiqués d'appui à la position marocaine, déplore le quotidien «Al-Qods Al Arabi».
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MAP
22 Juillet 2002
À 21:07
Dans un éditorial intitulé pourvu que l'Algérie se taise, paru vendredi, le quotidien a souligné que le gouvernement algérien a voulu justifier son soutien à l'occupation de l'Espagne de l'îlot marocain de Leïla par le respect de la légalité internationale.
«Al-Qods Al Arabi» a publié une déclaration du ministre algérien chargé des Affaires maghrébines et africaines affirmant que son pays condamne toute politique visant la violation de la légalité internationale.
Le ministre algérien, estime le journal, a besoin qu'on attire son attention sur l'erreur de la position de son gouvernement et l'incompatibilité de ses propos avec la réalité sur le terrain et avec la charte de l'OUA et l'Union africaine qui l'a remplacée.
Le gouvernement algérien, a ajouté le journal, a commis une erreur flagrante lorsqu'il a pris ses distances avec le monde arabe, islamique et africain, pour soutenir l'Espagne contre un pays frère, pour des raisons de différends bilatéraux, ou en contrepartie de récompenses de l'Europe et de l'Espagne en particulier, sous formes d'investissement ou d'aides financières ou d'accords commerciaux préférentiels.
Le quotidien tunisien indépendant «Achourouq» a estimé que certains journaux algériens ont dépassé l'erreur pour tomber dans le pêché dans leur traitement de l'agression espagnole contre l'îlot de Leïla.
Dans un article intitulé : ce n'est pas ainsi que nous bâtirons l'Union du Maghreb arabe, le rédacteur en chef du quotidien, Abdelhamid Riahi, indique que certains journaux algériens ont commis une erreur en mettant en doute la marocanité de cet îlot qui se situe à 150 mètres du littoral marocain.
Ces journaux, ajoute l'auteur de l'article, ont commis un pêché en se réjouissant des développements survenus contre l'intérêt du Maroc estimant que la gifle, si l'on peut parler de gifle, n'est pas pour le Maroc mais pour tout citoyen maghrébin et arabe digne et jaloux de chaque grain de sable, atome et parcelle appartenant à la grande nation arabe.
La position de ces journaux, ajoute le quotidien tunisien, dénote d'une mentalité morbide qui détruit sans jamais construire, divise sans unir, une mentalité en contradiction avec tous les valeurs et principes arabes et avec la présidence de l'Algérie de l'Union du Maghreb arabe.
Cette mentalité, poursuit le journal, est en contradiction avec le discours politique officiel algérien et les orientations exprimées, deux jours auparavant, par un haut responsable algérien qui a fait état de la disponibilité de l'Algérie à abriter un sommet maghrébin. Pour l'auteur de l'article, il était possible d'exploiter cet événement pour panser les blessures et unir les rangs ou du moins éviter l'apparition de nouvelles fissures dans cet édifice (NDLR UMA).
Que faire si certains tiennent à faire couler le bateau pour noyer leur frère oubliant qu'ils sont sur le même navire et font face au même destin?, s'interroge l'auteur de l'article.