Une bonne nouvelle dévoilée par une étude qui vient de montrer qu'un nouveau médicament utilisé pour traiter la schizophrénie chez les adultes est susceptible de réduire les troubles du comportement graves chez les enfants autistes.
LE MATIN
01 Août 2002
À 18:03
L'enquête réalisée par le centre d'études de l'enfance de Yale. Sur 101 enfants autistes au comportement agressif, faisant des crises de nerfs ou se blessant a démontré que soixante-neuf pour cent d'entre eux ont bien réagi au médicament Risperdal ou risperdone à l'issue des huit semaines, contre 12% dans le groupe qui a pris un placebo. Selon les auteurs de l'étude, ce médicament n'a pas les effets secondaires neurologiques induits par d'autres produits, comme la rigidité musculaire, les mouvements incontrôlés ou la nervosité. C'est le premier test de grande ampleur pratiqué sur des enfants autistes d'un antipsychotique n'ayant pratiquement pas d'effets secondaires. Ceux-ci se limitent à deux agréments secondaires qui sont une légère prise de poids et une somnolence. Cette maladie infantile aux origines longtemps controversées par certains scientifiques a cessé d'être « délaissée » du monde de la recherche. Aujourd'hui, les études permettent de mieux la comprendre et de cerner ses mystères. Au fait, il ne s'agit ni d'une infection ni d'une lésion, mais d'un handicap qui altère le développement normal de la communication, comme les inter-actions sociales. À première vue l'enfant autiste ne présente aucune différence qui le distingue des autres. On le croit plutôt sourd car il ne fait pas attention à ce qui se passe autour de lui, ni aux questions qu'on lui adresse. Cet état se manifeste dans son regard, puisqu'il ne le fixe sur aucun objet. L'enfant autiste paraît lointain, sévère, inadaptable, mais il ne semble éprouver aucun sentiment. Notons que l'enfant autiste est beau, et il fait preuve de gestes gracieux, mais il manque de toutes pratiques. L'enfant autiste parle peu ou pas et ses gestes sont curieusement les mêmes. Les scientifiques expliquent que les enfants autistes sont incapables de filtrer les messages sonores reçus. Ils ressentent une véritable intolérance aux bruits et se trouvent envahis par le charivari sonore de l'environnement. D'une manière générale et à des degrés divers, les autistes sont atteints d'un trouble spécifique de traitement de l'information : un trouble du développement cognitif qui empêche de se former une image cohérente du monde de leur propre pensée et de celle des autres. En effet, l'enfant autiste ne peut pas établir des liens entre les différentes composantes d'un ensemble qu'il voit. Cette incapacité à comprendre les abstractions affecte ses facultés communicationnelles. Les plus récents travaux ont pu percer le secret, et il semblerait que l'autisme est causé par une double voie, soit génétique ou biologique. En effet, les recherches s'orientent de plus en plus vers l'étude d'éventuelles altérations au niveau des gènes, particulièrement les chromosomes sexuels. Ces derniers font l'objet d'une attention particulière des chercheurs, car les statistiques montrent une prédominance d'autisme, paraissant liée à l'un des sexes. En effet, quatre garçons pour une seule fille atteinte. Ceci dit, les scientifiques affirment que l'autisme est certainement une affection multigéniques.
Cas du Maroc
Selon l'organisation mondiale de la santé, l'autisme touche 10 enfants sur 10000, cela signifie que l'on peut dénombrer 26000 cas au Maroc dont 4000 à Casablanca. Deux centres seulement existent à travers le Royaume pour des chiffres aussi accablants : l'un à Tanger avec une capacité d'accueil d'environ 60 enfants âgés entre 3 et 6 ans. L'autre à Casablanca crée par Sos Autisme. Une association qui a pour mission d'informer et de sensibiliser les parents sur ce handicap et de veiller à assurer une prise en charge.. Le centre « Aurore » a vu le jour le dernier trimestre de l'an 2000. Il est situé dans une petite villa et peut accueillir une trentaine d'enfants autiste. C'est une action louable, mais demeure très insuffisante en vue du nombre des enfants atteints de ce trouble et qui ont un besoin urgent d'institutions spécialisées. Il serait temps de penser à ouvrir des structures d'accueil « intégrées » dans des écoles, des hôpitaux, des lieux de vie pour éviter l'exclusion des enfants autistes et leur permettre une meilleure intégration sociale.