Bush définit de nouveaux objectifs dans la guerre antiterroriste
Le Président George W. Bush a dressé mardi un tableau sombre du monde confronté à un terrorisme multiforme et dans un discours de guerre mis en garde nommément trois pays, l'Iran, l'Irak, et la Corée du Nord.
M. Bush a affirmé qu'il ne laisserait pas ces trois pays pointer des armes de destruction massive contre les Etats-Unis, et prévenu les Américains que la guerre contre le terrorisme ne faisait que débuter.
Le Président américain, qui prononçait son premier discours sur l'état de l'Union, a cependant promis à ses compatriotes de gagner la guerre de la terreur, d'assurer la sécurité intérieure du pays en rassemblant toutes les énergies, et de revitaliser l'économie américaine frappée depuis neuf mois par la récession.
«Notre guerre contre la terreur a bien commencé, mais elle ne fait que commencer» a déclaré M. Bush en soulignant qu'un arrêt de l'effort de guerre n'apporterait aux Etats-Unis qu'une «sécurité fausse et temporaire». Quatre mois et demi après les attentats du 11 septembre, et après la défaite éclair du régime Taliban, M. Bush s'est efforcé de préparer les Américains aux prochaines étapes du premier conflit international du 21e siècle, en omettant même de prononcer le nom d'Oussama Ben Laden durant son discours de 45 minutes.
Il a affirmé que les efforts de l'Iran de l'Irak et de la Corée du Nord pour se doter d'armes de destruction massive représentaient "un danger de plus en plus grave». «Nous agirons de manière délibérée mais le temps n'est pas de notre côté» a averti M. Bush en affirmant qu'il n'entendait pas rester sans agir devant le rapprochement des périls.
«Les Etats-Unis, a-t-il dit, ne permettront pas aux régimes les plus dangereux de la planète de nous menacer avec les armes les plus dangereuses du monde».
Le Président a également mis en garde les Américains contre les risques toujours très réels d'attentats aux Etats-Unis, affirmant que des «dizaines de milliers de terroristes entraînés» étaient encore en liberté dans le monde.
Il a révélé que des «plans de centrales nucléaires américaines» et de réservoirs d'eau potable avaient été découverts en Afghanistan, confirmant les "pires craintes" des Etats-Unis. «Des milliers de dangereux assassins, entraînés à tuer de toutes les manières, souvent soutenus par des régimes hors-la-loi, sont maintenant répartis dans le monde comme autant de bombes à retardement, prêtes à exploser sans prévenir», a-t-il dit.
Il a souligné que la protection des Américains et du territoire national constituait sa première priorité, mais qu'elle requérait des efforts financiers importants pour payer une guerre coûtant 1 milliard de dollars par mois. «Mais la liberté et la sécurité n'ont pas de prix», a-t-il dit, en assurant que la défense du pays sera assurée "quel qu'en soit le coût". Il a prévu d'augmenter de 15% le budget du Pentagone pour le porter à 366 milliards de dollars.
M. Bush a été fréquemment interrompu par les vivats des parlementaires et de plusieurs centaines d'invités de marque au premier rang desquels siégeaient le président intérimaire afghan Hamid Karzaï qu'il a fait longuement applaudir, et des parents des victimes des attentats. Conscient des inquiétudes de plus en plus marquées de ses compatriotes devant la récession et la montée du chômage, le président a souligné que la sécurité de l'Amérique passait aussi par une reprise de la croissance et a appelé le Congrès à faire l'union sacrée sur ce terrain et a adopter ses plan de relance bloqué depuis plusieurs mois par la majorité démocrate au Sénat.
Le président a conclu son allocution en annonçant la création d'un «corps de la liberté» de volontaires prêts à donner leurs temps pour faire face aux crises sur le territoire américain, aider les communautés défavorisées et démontrer la générosité américaine dans le monde».