CAN-2002: Sénégal et Cameroun en finale

Emotion totale en fin d'après-midi au stade Modibo-Keita: le Sénégal a sorti les vice-champions d'Afrique alors que les équipiers d'El Hadji Diouf ont été très vite réduits à dix avec l'exclusion de Pape Sarr en fin de première mi-temps.
L'équipe de Bruno Metsu continue sa série de records après s'être qualifiée pour la première fois pour la Coupe du monde, où elle rencontrera la France en match d'ouverture du Mondial-2002 à Séoul le 31 mai.
Elle a aussi écrit à l'envers le scénario du quart de finale de la CAN-2000 où le Nigeria, devant son public, s'était qualifié sur le même score et après prolongation.
L'histoire a pourtant failli se répéter pour les équipiers de Diouf. Comme en 2000, c'est Julius Aghahowa qui a égalisé alors que le Sénégal avait ouvert le score malgré leur infériorité numérique par Bouba Diop.
Après un second but en prolongation, le Sénégal a reçu un coup de pouce du destin quand Wilson Oruma a envoyé un penalty sur le poteau.
Facile vainqueur du Mali, le Cameroun n'a encore encaissé aucun but en cinq matches depuis le début de la CAN. Supérieurs sur le terrain, les Lions indomptables ont surtout eu des problèmes avant le match.
Une heure et demi avant le coup d'envoi, l'entraîneur-adjoint des gardiens de but, Thomas Nkono, avait été emmené menottes aux poignets par une dizaine de policiers alors qu'il était seul sur le terrain avec le sélectionneur allemand des Lions Winfried Schaefer. Il aurait été soupçonné de vouloir jeter un sort sur le terrain. Salomon Olembe (deux buts) et Marc-Vivien Foé se sont chargés de montrer que les Camerounais n'avaient besoin que de leur talent.
L'on apprend aussi que l'attaquant camerounais Patrick Mboma, forfait en raison d'une contracture à la cuisse jeudi contre le Mali espère jouer dimanche la finale contre le Sénégal.
«J'espère être rétabli pour la finale. J'ai une contracture à la cuisse droite depuis trois jours», a expliqué Mboma à la presse, après la victoire de ses partenaires en demi-finale contre le Mali (3-0).
«J'avais confiance en mes coéquipiers, a-t-il ajouté. Contre le Sénégal, c'est une finale de rêve. Le Sénégal est une équipe qui monte et qui veut devenir la première du continent. Il va leur falloir s'arracher contre nous».
Ainsi donc les «Sénéfs» (Sénégalais de France) se sont imposés grâce à leur milieu de terrain Salif Diao, auteur d'un but pendant la prolongation qui avait été rendue nécessaire par une égalisation nigériane à cinq minutes de la fin d'un match riche en rebondissements.
La première période était légèrement dominée par les Sénégalais. Dès la première minute, Henri Camara décochait un tir tendu des 25 mètres. La balle était repoussée par le poteau alors que le gardien nigérian Shorunmu Ike était battu.
Les Super Eagles réagissaient après le premier quart d'heure sur une frappe de Nwanko Kanu, qui échouait au ras du poteau.
Le match devenait tendu et le milieu de terrain sénégalais Pape Sarr était exclu (34). Réduits à 10, les hommes de Bruno Metsu résistaient bien et ouvraient même le score par le milieu de terrain Pape Bouba Diop (54). La recrue de Lens permettait aux Lions de la Térenga de rêver, une première fois et pendant une demi-heure, de leur première finale continentale.
Mais à cinq minutes de la fin du temps réglementaire, l'attaquant Julius Aghahowa égalisait pour le Nigeria, sur une erreur du gardien Tony Silva qui hésitait à sortir.
Dans la prolongation, Diao adressait une passe à El Hadji Diouf qui lui rendait la politesse et lui permettait de battre Shorunmu (97). Les Nigérians avaient l'occasion de revenir au score sur penalty, mais Wilson Oruma, qui avait remplacé Jay-Jay Okocha, tirait sur le poteau (107).
Les deux camps faisaient de nombreuses fautes, les Nigérians Aghahowa (110) puis Udeze (116) étaient à leur tour exclus et le Sénégal laissait exploser sa joie au coup de sifflet final.