Cérémonie d'installations de 27 juges communaux de la région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër
Pour sa première édition, le festival de Rabat accueille quelques uns des plus grands noms de la scène «World» international, car à travers les musiques du monde, c'est l'harmonie sans distinction de frontière que veut célébrer le Maroc.
>
Parmi la pléthore de stars qui se produira du 18 au 22 mai à travers la ville, on compte deux reines mythiques , deux dames légendaires : Celia Cruz et Cesaria Evora.
De par leur style, elles sont aux antipodes l'une de l'autre. Autant Celia Cruz (La star féminine de la salsa) accumule les tenues extravagantes, les décolletés plongeant et les perruques monumentales, autant Cesara Ovora (l'ex chanteuse des bars du Cap Vert, surnommée la «diva aux pieds nus») joue la carte de l'élégance discrète. L'énergie bouillonnante contre le raffinement chaloupé.
On compare volontiers Celia Cruz à Elia Fitzgerald où à Sarah Vaughan. Une étoile du célèbre boulevard «Hollywood Walk of Fame» porte son nom et elle a reçu un titre de Docteur Honoris Causa de l'Université de Yale. Depuis plus de 40 ans, elle est unanimement considérée comme la reine de la Salsa.
Celia Cruz est née à Barrio Santo Suarez, une petite ville située près de La Havane (Cuba) le 21 octobre 1924. Dès l'adolescence, on remarque ses qualités de chanteuse.
Lauréate d'un concours de chant organisé par la radio cubaine, elle se retrouve engagée par l'un des orchestres cubains les plus populaires, «La Sonora Mantacera».
Démarre alors toute une série de tournées internationanles (en Amérique Latine, aux Caraïbes, aux Etats-Unis, en Europe) de films, d'émissions télévisées qui placent peu à peu la lady de la salsa sur le devant de la scène.
En 1960, à l'occasion d'une tournée aux Etats-Unis, Celia prend la décision de s'installer à New York. En dépit des appels de pieds insistants de la communauté latine en exil, qui lui demande d'être leur porte parole, elle refuse d'endosser un rôle si évidemment politique.
Pourtant elle devient naturellement un symbole non seulement pour les Cubains, les Portoricains mais aussi les Colombiens , les Mexicains , les Argentins.
Au fil de sa carrière, Celia Cruz a collectionné les enregistrements historiques. Par delà les différents modes, ses concerts continuent à drainer les foules, générations et origines confondues. Aujourd'hui chaque récital de la grande dame est un événement.
A sa manière, Césaria Evora est aussi une diva - aux pieds nus, certes - mais une diva authentique. Sa voix rauque et chaloupée a popularisé la musique du Cap Vert auprès du grand public.
Cesaria «surnommée» «Cize» par ses amis - est née le 27 août 1941 à Mindelo, au Cap- Vert. Très tôt, elle est remarquée pour sa voix alerte et son physique agréable.
Mais la vie ne lui accordera la consécration que vers la cinquantaine. Il lui faudra attendre 1988 pour qu'un jeune Français d'origine capverdienne, José Da Silva, lui propose de venir à Paris enregistrer un disque.
Là, les critiques s'enflamment. «Césaria Evora, la cinquantaine bien vécue, chante la morna avec une dévotion canaille … Elle appartient à cette aristocratie mondiale des chanteuses de bar»» proclame le journal «Le Monde».
La presse la compare à Billie Holliday, soulignant son goût immodéré pour le cognac et le tabac, son existence difficile dans des iles oubliées … En plus de ce blues des Iles qu'est la morna elle chante aussi la joyeuse Coladeira.
En 1993, son album «Miss Perfumado» fait un malheur. A Lisbonne, la police est obligée de contenir la foule devant le théâtre où elle se produit.
En 1995, elle reçoit la première de ses trois nominations aux Grammy Awards et entame sa première tournée américaine à laquelle assistent Madonna, David Byrne et le tout New York. Belle revanche du talent sur la fatalité.
La chanteuse des bars perdus, au visage marqué par les duretés de la vie, est devenue aujourd'hui l'ambassadrice culturelle du Cap Vert.
A sa suite, plusieurs générations de musiciens capverdiens ont eu accès aux scènes internationales et la planète entière a fredonné «saudade». Un petit refrain tout simple sur la nostalgie, à la fois intimiste et profondément universel.