Don à plus de 500 détenus de la prison civile
L'écho encore raisonnant produit par l'effet de l'opération réalisée samedi dernier (2 novembre) dans l'enceinte de l'établissement carcéral de Safi continue de susciter un vif intérêt dans les quatre coins de la ville.
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LE MATIN
11 Novembre 2002
À 16:46
Il s'agit d'une action sociale et humanitaire certes infiniment louable et digne d'éloges tant qu'elle aura porté sur la distribution à plus de 500 détenus de sachets en plastique garnis de denrées alimentaires à large consommation (thé, sucre, café, huile d'olives, miel, savon etc).
Initiée conjointement par le club de presse et l'Association d'aide et de réinsertion des détenus de Safi, cette action caritative est venue à point nommé pour mettre du baume au cœur de tous ces détenus, lesquels non seulement sont démunis, mais aussi et surtout dépourvus de parents, de proches et d'amis et donc complètement privés de ces visites qui, souvent, leur apportent une espèce de soulagement, d'attendrissement et de compassion.
L'acte de solidarité accompli à l'égard de cette catégorie de la société étant le deuxième du genre sauf que celui-ci est d'une portée plus dimensionnelle, ceci dans le mesure où il intervient à un moment où notre pays commémore le 27e anniversaire de la glorieuse Marche Verte et vit dans un climat de méditation et de piété, le mois sacré du Ramadan.
Une véritable fête
Il paraît bien nécessaire de rappeler que l'opération de distribution des denrées alimentaires s'est déroulée dans un climat de véritable fête et d'une cérémonie que le wali de la région de Doukkala-Abda et gouverneur de la province, le Dr. Mohamed Cheikh Biadillah, a présidée en présence d'un invité de marque en l'occurrence M. Driss Benhima, en sa qualité de président de l'Association "Hawd Assafi" et de plusieurs autres personnalités dont notamment les autorités locales, le corps de la magistrature, les élus , les chefs des services extérieurs et bon nombre de notabilités mécènes de la ville.
Le surpeuplement, un problème posé!
Organisée dans une cour carcérale extrêmement bondée, la cérémonie qui devait être marquée par plusieurs allocutions entama ses travaux par la lecture collective de la "Fatiha" en hommage à l'âme et à la mémoire des détenus ayant péri dans l'incendie qui avait ravagé deux jours plus tôt la prison locale "Sidi-Moussa" à El-Jadida.
Ainsi, dans une allocution prononcée par l'un des organisateurs, M. Abdelghani Dahoune, notre confrère (Bayane-Al-Yaoum) a mis l'accent sur l'intérêt particulier que suscite une telle action en faveur des détenus avant d'interpeller les responsables à se préoccuper également du personnel travaillant (cadres et agents) en lui procurant les moyens nécessaires pour lui permettre d'exercer dans des conditions plus ou moins aisés et d'être au niveau de la responsabilité dont il à la charge.
Ces moyens présentés par l'intervenant sous forme de revendications se situent autour des points ci-après:
- Accorder au personnel pénitencier au même titre que les corps de la Sureté, les forces auxiliaires et de la protection civile la gratuité du transport urbain, vu l'éloignement de l'établissement carcéral de la ville.
- Elargir et revêtir le tronçon de la route Hrara vers la prison civile.
• Doter la route concernée de l'éclairage public,
• Construire une salle d'attente au devant de l'établissement.
Quant au directeur de l'établissement, M. Mohamed El-Aâoud, il ne trouva mieux dans son allocution que de se féliciter d'une telle action en mettant en exergue l'écho provoqué par cette œuvre caritative et l'impact psychologique qu'elle a eu sur le moral des détenus.
L'on a dû retenir à travers les allocutions prononcées qu'une actions similaire au profit des pensionnaires de la prison aura lieu à l'occasion de la "Nuit de destin" (Leilat Al-Qadr); chose que nous souhaitons voir se généraliser pour toucher également d'autres établissements sociaux, tels que la société musulmane de bienfaisance et le centre d'hébergement des personnes âgées dont la situation actuelle est peu enviable.
Aux bienfaiteurs et associations caritatives de la ville d'agir donc au plus vite pour soulager les pensionnaires de ces deux derniers établissements et mettre un terme à une situation aussi précaire.
Faut-il noter, pour terminer, que l'établissement carcéral de Safi est un lieu pénitencier où le problème de surpeuplement semble être posé là aussi avec acuité, du fait que le nombre des personnes actuellement détenues est de 2.354 pour une capacité réelle de 1.600 personnes seulement. Dans l'effectif actuel qui compte 40 femmes, on relève 167 jugements à perpétuité et de deux condamnations à mort.