Elie Semoun, l'homme à l'humour caustique

Elie Semoun, on aime ou n'aime pas. Dans tous les cas, il ne laisse pas indifférent. Le public qui a assisté, pratiquement à guichets fermés, au spectacle organisé par Top Event Production au cinéma Lynx (5 janvier) était très partagé. Il y a ceux qui n'ont pas du tout apprécié et ceux qui ont adoré le style caustique de l'artiste.
Il faut reconnaître que le bonhomme n'a rien de conforme avec l'humour traditionnel d'un Guy Bedos, d'un Fernand Reynaud ou d'un Raymond Devos. Il fait partie du nouveau rire français, un rire aux normes définies par la nouvelle conjoncture sociale.

Choquer les gens

Aussi, ceux qui n'auront aimé ni l'affiche, ni la manière dont il a interprété un aide-soignant dans une maison de retraite ou l'enterrement d'un fils de famille n'ont peut-être pas saisi le message de Semoun.
Car, en fait, Elie Semoun est un homme sensible, qui ne dit pas que des «méchancetés» et qui derrière ses «vannes» très salées dénonce les travers de ses contemporains.
Le flic raciste, le mari infidèle, le comique ringard, l'adolescente de 13 ans qui raconte son flirt avec Julien .... un homme mûr de 14 ans, Toufik qui effectue un sondage dans la rue, une dame-pipi à la recherche du grand amour, une garde-à-vue ...dresse, durant une heure et demie, une vision bien amère de la société française.
Les petits travers humains sont une spécialité d'Elie Semoun. Déjà dans «Petites annonces» - qui ont fait sa gloire et celle de Dieudonné - il aimait «mettre en boîte» le ridicule humain. Toujours, ses sketches ont eu un arrière-goût fielleux. Assisté, actuellement, pour l'écriture par Franck Dubosc et mis en scène par Roger Louret, il continue dans cette voie. Pour lui, il faut choquer pour pousser les gens à s'interroger sur leur existence. Et c'est sans chichis qu'Elie a arrosé son public de phrases cyniques et décapantes. Mais qui transmettent un esprit tolérant, altruiste et profondément humain.