Etoiles filantes: les léonides nous rendent visite

Les comètes sont des corps froids et poussiéreux pouvant s'approcher du système solaire par toutes les directions. Ces astres tournent autour du soleil suivant des trajectoires très variées. Elles peuvent être périodiques ou non.
Certaines ne reviennent jamais tel que Hale Bopp que nous avions bien contemplé début avril 1997 (Le Matin du Sahara 3 avril 1997. «Hale Bopp visible à l'œil nu» N-E Najid), par contre d'autres peuvent revenir comme la comète Halley qui met 76 ans à effectuer le tour du soleil. Les comètes périodiques ont des trajectoires ovales très allongées, elles atteignent des positions très rapprochées et puis très éloignées du soleil.
Le temps qu'elles mettent à effectuer un tour autour du soleil varie de quelques années à plusieurs vingtaines d'années. Parmi elles encore, la comète Tempel-Tuttle, à laquelle on s'intéresse dans cet article, effectue son voyage autour du Soleil en 33 ans. En s'approchant du soleil, sa température augmente et éjecte alors des grains de poussières qui restent en suspension dans le milieu interplanétaire.
La Terre qui elle met un an à effectuer son périple autour du soleil lui arrive de traverser ces poussières.
C'est ce qui se passerait entre le 14 et le 21 novembre 2002 et surtout durant la fin de la nuit du 18 au 19 novembre 2002. Notre globe terrestre va alors croiser ces grains qui, en contact avec l'atmosphère donneront un spectacle d'étoiles filantes appelés météores, qui sont laissés par la comète Tempel-Tuttle lors de son passage.
Ces prévisions sont susceptibles d'altérations à cause des perturbations planétaires et des modes de calcul.
La visibilité peut aussi être compromise par la présence de la pleine lune.
En règle générale, les prédictions des pluies de météores sont très hasardeuses, la météorologie est plus précise. Notons au passage qu'en réalité c'est la terre qui va à l'encontre des étoiles filantes et par conséquent c'est elle qui tombe sur ces grains de poussières ! N'oublions pas que cet événement aurait lieu alors que la Terre tourne autour du soleil en 29 km/s en moyenne.
L'intensité des étoiles filantes est très élevée, car la Terre traversera le nuage laissé par le passage de la comète Tempel-Tuttle en 1767 et puis en 1866. L'étude de ces poussières cométaires nous renseigne sur la comète: sa constitution sa vitesse ainsi que sa trajectoire.
La vitesse des particules peut atteindre 72 km/s à l'entrée de l'atmosphère terrestre. Les éclats lumineux sont dus aux chocs et à la différence de température. Les poussières peuvent heurter des satellites artificiels, en causant d'éventuels blocages de leurs systèmes de communication.
C'est pour cette raison que certains ont déployé leurs panneaux de façon à ne recevoir que le minimum du flux de particules rencontrées et ont aussi débranché leurs systèmes de communication non essentiels. Depuis la perte de satellite de communication Olympus de l'Agence spatiale européenne (ESA) en 1993, probablement à cause des Préseide (autres type d'étoiles filantes relatives à la constellation de persé), les agences spatiales ne prévoient aucun lancement de satellites durant la période d'activité des Léonides.
Nous rappelons, que vu la taille de ces grains qui est de quelques millimètres, ce phénomène céleste ne constitue aucun danger sur les terriens.
En fait les poussières sont complètement incinérée et consumées dans la haute atmosphère, c'est ce qui provoque l'apparition d'une traînée lumineuse de l'étoile filante.
L'aspect céleste qui pourrait éventuellement se présenter cette soirée est saisissant, nous aurons l'impression que les étoiles filantes proviennent toutes d'une même point appelé Radiant, ce n'est qu'une illusion due au mouvement de la Terre dans sa révolution autour du soleil.
Cette situation se présente au volant d'une voiture durant la chute de neige, le conducteur a l'impression que les flocons sont issue du même point, alors qu'il n'en est rien. Cette pluie d'étoiles filantes est appelés «Léonides», car les poussières sont situées aux alentours de la constellation du Lion par ou ils semblent émerger.
La visite de l'essaim météoritique, risque d'être longtemps, la dernière avant son renouvellement.
En effet la comète Tempel-Tuttle va s'éloigner de la Terre à cause de la perturbation gravitationnelle de Jupiter en 2029. Les perturbations sont à l'origine d'éjections et de captures des comètes dans le système solaire, par l'effet de résonance; c'est pour cela qu'il y a des comètes qui disparaissent à jamais, alors que d'autres surgissent.
Ce ne serait qu'en 2098 ou même 2131 qu'on évoquera de nouveau le sujet avec la même ferveur mais pas les mêmes astronomes ! Formons alors de jeunes astronomes pour la continuité du spectacle...

(*) Astronome.
Université Hassan II - Aïn Chock
Faculté des sciences - Aïn Chock
BP 5366 Maârif Casablanca
Tél. 065-02-03-53