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G8 : les scandales financiers américains inquiètent

S'il a su éviter les manifestations des anti-mondialistes en allant se percher dans une station canadienne de sports de montagne, le G8 n'a pas pu éluder la manifestation de la vérité économique. Malgré le huis clos de fait imposé à ses travaux, les scand

27 Juin 2002 À 23:16

Or, contrairement aux apparences, la reprise n'est pas solide. Elle avance certes, mais par à-coups et, parfois même à reculons. Le pas de côté qu'elle vient d'effectuer à la suite de l'éclatement du scandale de la Worldcom, l'une des plus grandes compagnies de télécommunications dans le monde, restera probablement l'un des plus inquiétants du genre.
Par delà l'importance de la firme et les sommes mises en jeu, c'est le principe même de la sincérité des écritures comptables qui est malmené. Worldcom, l'honorable compagnie américaine, gonflait ses chiffres pour avoir la cote en Bourse.Il n'en fallait pas plus pour que certains avancent qu'elle ne serait pas la seule et, partant, que la Bourse est un immense leurre. Difficile de redresser la barre. Devant l'ampleur prise par l'affaire et le remue- ménage occasionné sur la plupart des grandes places financières mondiales, les «Huit» ont bien essayé de maîtriser les coups, rien n'y fait pour le moment. La plupart des valeurs ont chuté et, plus grave encore, des analystes pensent que le mouvement va durer un moment. Ils estiment en effet que les choses sont plus compliquées qu'il y paraît et que ce n'est pas d'un retour de conjoncture qu'il s'agit, mais d'une véritable crise de confiance.
Cette confiance, les hommes d'affaires risquent aussi de la perdre s'agissant du dollar. Depuis des semaines qu'il est au coude à coude avec l'Euro, le billet vert s'est dernièrement résigné à l'idée de perdre des couleurs.
Une perte de vitesse qui pourrait se transformer en descente aux enfers du fait de la méfiance qu'inspirent désormais les titres américains. Petite consolation pour le reste du monde : le «grand huit» a daigné octroyer une rallonge d'un milliard de dollars aux pays endettés d'Afrique. Un verre d'eau dans une mer d'incertitude.
S'il a toujours occupé les premières loges, l'économique n'a cependant pas totalement occulté le politique au sommet de Kananaskis.
Les dirigeants des huit pays les plus industrialisés se sont en effet penchés sur la sécurité des transports internationaux et sur les excédents russes de plutonium militaire. Pour aider la Russie à ne pas succomber à la tentation d'en vendre à des apprentis atomistes, ils lui ont versé un acompte de treize milliards de dollars. Une manière de lui dire que la dette qu'ils ont envers elle est plus lourde que celle que les Africains ont envers eux. Plus sûrement, une manière de poser que la sécurité est au centre des préoccupations actuelles : au niveau des finances internationales , où il s'agit de réinstaller la confiance et, sur le plan politique où il faut faire pièce au terrorisme et éviter les dérapages militaires incontrôlés. Au demeurant, des objectifs à court et moyen termes qui n'ont pas empêché les huit de faire montre d'optimisme.
Ce qui peut être interprété comme un signe de faisabilité.
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