Hommage à l'artiste Ahmed Tayeb Laâlej

Une rencontre réduite mais conviviale a réuni des critiques, des artistes et des amis de l'artiste autour de l'homme et de son œuvre. L'expérience dramaturgique de Ahmed Tayeb Laâlej a, certes, été au centre des interventions, mais les participants n'ont pu manquer d'évoquer les différents aspects de la production culturelle et artistique chez cet artiste pluridisciplinaire.
D'emblée, le critique Mehdi Ouedghiri se devait de préciser qu'il est difficile de rendre compte de cette production riche et varié en une rencontre... En effet, Ahmed Tayeb Laâlej a écrit pour le théâtre des dizaines de pièces. Ces pièces pour la radio et la télévision ont eu une attraction particulière sur le public. Zajjal hors paire, sa production poétique a donné naissance à plusieurs recueils et a offert de riches paroles à la chanson moderne. Il a aussi écrit des épopées et des études comme il a rassemblé les proverbes populaires, etc. Autant dire que son imagination et sa créativité sont d'une fécondité rare.
Aussi, ces disciplines, différentes à priori, se trouvent chez cet artiste complémentaires. Dans «un style simple mais inaccessible», le vers est au service du dialogue et celui-ci au service du récit. Son œuvre est un hymne à la symbolique langagière et son écriture est hautement imagée.
Aussi, voue-t-il une grande prédilection pour le dialogue comme technique narrative et discurssive.

Proximité

Son écriture simple lui a valu un large rayonnement. Aussi, son grand intérêt pour les causes sociales et ses critiques subtiles des maux de la société ont fait de lui un artiste proche de son public. En témogne son dernier ouvrage «Al Barnita» (le burnous) où l'auteur, selon le critique Mehdi Ouadghiri, évoque des sujets sociaux et politiques d'une actualité brûlante dans un style qui ne manque pas d'humour fin. La mode, la liberté, la santé, la propreté et bien d'autres thèmes sont traités dans cet ouvrage avec une vision profonde digne d'un homme expérimenté et détenteur d'une grande sagesse.
Pour le chercheur Mohamed Souf, l'auteur se livre dans cet ouvrage à une analyse pointue des comportements des gens dans notre société. Il dresse des portraits satiriques des hommes et des femmes et n'hésite pas à donner des conseils ou formuler des sagesses qui peuvent tenir lieu d'adages avec toute la portée sensibilisatrice de telles paroles idiomatiques.
L'action de Ahmed Tayeb Laâlej dans le domaine de l'encadrement des comédiens et pour la promotion du théâtre et aussi de la chanson que ce soit au sein de l'Union des écrivains du Maroc que le Syndicat libre des musiciens marocains a été développée par Mostapha Baghdad, président dudit syndicat et ami de longue date de l'artiste.
Somme toute, les différentes interventions ont mis en exergue la grande valeure culturelle de la production de cet artiste autodidacte.
Celui qui n'a décidé de s'auto instruire qu'à l'âge de 17 ans se dit être motivé par le désir de combattre l'ignorance. Mais, la richesse de ses écrits laisse plus d'un perplexe...