LE MATIN
13 Novembre 2002
À 14:50
Mais s'il a dû s'identifer comme soufi maghrébin, ce fut pour affirmer l'importance du soufisme maghrébin et le défendre contre les attaques intellectuelles orientales dont il fut la cible à une certaine époque, essentiellement de la part de maîtres égyptiens et irakiens. C'est ainsi que nous l'explique Pr Jaâfar Kansoussi, spécialiste de soufisme. Il évoque en outre les origines andalo-maghrébines du grand maître, sa filiation maghrébine, quelques traits de son parcours initiatique au Maghreb, essentiellement au Maroc. Pr Kansoussi le rappelle, insistant sur le fait que les plus éminents maîtres soufis maghrébins se réclament, de la figure tutélaire akbarienne, que les savants précisément marocains d'aujourd'hui sont issus de cette tradition soufie marocaine très imbibée des idées d'Ibn Arabi. Des savants tels que Pr Ahmed Toufik tout récemment nommé à la tête du Ministère des Habous et des Affaires Islamiques. " Cela fait très longtemps que l'on n'a pas vu un grand homme soufi, de la haute spiritualité, qui a une profonde connaissance de notre culture et de l'intellectualité traditionnelle, prendre les rênes d'un ministère aussi stratégique ”, dit Pr Kansoussi.Le Maroc hérite sans conteste d'une noble tradition dans la connaissance des sciences islamiques, à laquelle on devrait se référer plus souvent. Et si aujourd'hui l'Oriental paraît plus proche de son arabité et de ses sources islamiques, le savant maghrébin s'élève dans les hautes sphères de la métaphysique.