Ifrane: à la découverte du circuit touristique des cèdres
Située au cœur du Moyen-Atlas, la province d'Ifrane s'y trouve être l'une des provinces montagnardes les plus riches du pays en matière de biodiversité et qui y renferme un potentiel hydrique si important constitué de nombreux cours d'eau, de rivières et
LE MATIN
15 Juillet 2002
À 16:55
Pour rapprocher aussi bien nos concitoyens que les touristes étrangers et les opérateurs du secteur de l'industrie touristique spécialisés de ces potentialités naturelles et de ces richesses paysagères dont jouit la province d'Ifrane et qui méritent d'être bien connus de Monsieur Tout le Monde et de tous les opérateurs intéressés par le tourisme de montagne et par l'écotourisme dans cette région du Moyen Atlas, le Club Provincial de la Presse d'Ifrane (CPPI) avec le soutien logistique de la province d'Ifrane a organisé vendredi 5 juillet dernier un «Eductour» à travers le circuit touristique des Cèdres au profit d'une quinzaine de Journalistes et de correspondants de la presse nationale. Au départ de la ville d'Azrou vers le grand sud et le Tafilalet en empruntant la R.N. 13 reliant Azrou à Midelt et à moins de 6 Km d'Azrou, le Circuit Touristique des Cèdres nous a accueillis à grands bras ouverts au sommet de la côte pour nous bercer le long de la route communale 7217 au beau milieu des belles cédraies respectives d'Azrou et de Sidi Mguil avant d'arriver au si beau Lac naturel d'Afenourir qui jouit d'un statut de «réserve biologique permanente» classée et inscrite sur la Liste Ramsar qui est un traité intergouvernemental sous forme d'une «convention relative au zones humides d'importance internationale particulièrement comme habitat des oiseaux d'eau» signée à Ramsar en Iran en 1971 et à laquelle le Maroc a adhéré en 1980. En effet, le site Afenourir est une zone humide (Lac) d'importance internationale particulièrement pour son intérêt comme habitat des oiseaux d'eau qu'on peut y rencontrer tels que par exemple : Tadorna ferruginea, les anas (penelope, strepera, platyrhynchos, acuta et clypeata), les aythya (ferina et fuligula), tachybaptus ruficollis, podiceps nigricolis, ardea cinerea, ciconia ciconia, circus aeruginosus et les fulica (atra et cristata) et comme écosystème riche en espèces de plantes et d'animaux aquatiques dont les poissons (rotengle et brochet) mais aussi comme un site d'importance capitale pour la pêche sportive, le pastoralisme et l'agriculture. Cerfs de barberie En laissant derrière le Lac Afenourir, on arrive au croisement de la R.C.7217 avec la R.P reliant La RN 8 aux Sources d'Oum Rbia via le village de Aïn Leuh qu'on laissera derrière notamment pour un laps de temps pour aller voir un peu plus haut à notre gauche et à moins de 3 km du carrefour. Les «Timnayne», ces belles roches ruiniformes si merveilleusement sculptées par l'érosion au bord de la route qui mène vers le lac Ouiouane qu'on peut toujours aller voir un autre jour. Plus loin encore et à moins de 2 km environ de ces rochers, on se retrouvera devant des images imprenables présentées à notre zoom et surtout à nos yeux par ces «Cerfs de barbarie» en enclos dans cette réserve de la Kissaria et qui nous sont venus en petit nombre (7 spécimen) de la Tunisie depuis le début des années 90 pour atteindre de nos jours quelques 40 unités. De retour vers Aïn Leuh et à moins de 2 Km en bas du site d'Ajaabou doté de si beaux chalets de montagne et d'une piscine et où il fait si beau vivre en estivant, bien avisé des bienfaits de la montagne et de ses grands airs, on peut toujours admirer cette belle cascade de Aïn Leuh classée et répertoriée parmis les sites et monuments historiques du pays avant de s'engager dans cette route communale qui se présente à notre gauche nous invitant à admirer juste à quelques mètres plus loin du croisement cette belle vue panoramique imprenable du village de Aïn Leuh (Source du bois) si beau et accueillant surtout si notre visite coïncide avec le Festival des arts populaires et d'Ahidouss qu'il abrite chaque année au mois de juillet (cette année : du 12 au 14 juillet) . En quittant ce haut lieu des arts populaires du Moyen-Atlas et d'Ahidouss par la dite route communale, on arrive dans la région de Bouhrach et celle de Aïcha Hmad traversées par une piste forestière classée, qui nous offre de si belles vues panoramiques sur Bouchahda et Aïcha Hmad et qui n'ont rien à envier au panorama d'Itto ou de Tigrigra bien connus dans la région d'Ifrane et d'Azrou. Au bout de la piste en question, on s'arrête net et bouche baie devant l'un des plus beaux tableaux naturels jamais vus pour bon nombre, non pas seulement des Marocains et des touristes étrangers visitant Ifrane et sa province, mais aussi pour beaucoup d'enfants de la province d'Ifrane et de sa région même. Il s'agit du merveilleux et combien enchanteur site de la Zaouia d'oued Ifrane et ses cascades qui n'ont rien à envier aux cascades d'Ouzoud dans le Haut-Atlas central ou celle de sénoual et Tamchachate dans la région de Bekria dans le Moyen-Atlas. Ici, les chorfa M'Raniyne descendants du chérif Moulay M'hamed Ben Abdelouahed lui même descendant de Moulay Ali Chérif se sont installés aux pieds des cascades de la Zaouia d'oued Ifrane depuis près de deux siècles après avoir quitté le Tafilalet nous raconte le sage homme M. Faouzi Mohamed M'Rani Ben Moulay Ali l'un des anciens habitants de la Zaouia. Pour cet autre sage homme de ce petit patelin M. Fadili Abdeslam, la principale activité vivrière des chorfa M'Raniyne de la Zaouia d'oued Ifrane est l'agriculture vivrière et l'élevage vu la richesse hydrique de la Zaouia. La Zaouia désenclavée Quant au jeune Mouhib Mohamed qui a bien voulu nous servir de guide, il s'est déclaré très heureux de voir enfin la Zaouia d'oued Ifrane désenclavée et grande ouverte sur le monde extérieur qui ne la connaît que très peu encore, après qu'on a pensée enfin à construire cette route communale 7207 longue de 16 Km qui relie la RN 8 juste au point kilométrique d'Azrou 36 km vers Béni-Mellal à la Zaouia d'oued Ifrane et ses majestueuses cascades dans le cadre d'un partenariat entre la ministère de l'Equipement et la commune rurale d'oued Ifrane dont relève la Zaouia au coût global de 8 000 000,00 DH . En effet, sur le plan de l'activité touristique selon notre interlocuteur-guide, très rares sont les touristes aussi bien Marocains que Français, Hollandais et Belges entres autres nationalités qui se rendent à la découverte des cascades de la Zaouia d'oued Ifrane et de la simplicité ancestrale de la vie quotidienne des chorfa des lieux qui les accueillent avec toute modestie et avec tous les honneurs de l'hospitalité marocaine ancestrale. Ici a-t-il ajouté, on peut découvrir aussi bien ces majestueuses cascades qui surplombent la Zaouia que celles moins grandioses qui ornent par endroit tout le cours d'eau d'oued Ifrane qui la traverse comme on peut explorer le fin fond de la montagne en visitant des grottes les unes plus profondes que les autres et découvrir de si belles vues panoramiques le long des circuits de randonnées pédestres possibles dans la région. Sur le plan de l'hébergement touristique dans la Zaouia d'oued Ifrane des chorfa M'Raniynes, le jeune Mohamed nous a confirmé que mis à part les deux gîtes d'étape non classés encore dont dispose la Zaouia et dont la capacité d'accueil ne dépasse guerre les 40 places, on se trouve obligé d'offrir gîte et couvert chez les habitants de la Zaouia aux touristes qui nous rendent visite moyennant des sommes d'argent fixées par la réglementation en vigueur surtout qu'on a affaire à des guides de montagne qui les accompagnent. Saisissant donc cette occasion qui lui a été offerte par cette visite effectuée par les représentants de la presse nationale à la Zaouia d'oued Ifrane, le jeune Mohamed a tenu à lancer un appel aussi bien aux touristes nationaux qu'étrangers en vue de les voir nombreux venir découvrir la beauté de la Zaouia d'oued Ifrane et ces belles montagnes qu'aux opérateurs du secteur touristique en vue de les convier à investir dans ce haut lieu du tourisme écologique et de montagne encore si vierge et sans infrastructures touristiques digne de ses potentialités naturelles et socioculturelles.