Il est temps de réfléchir profondément aux réformes qui s'imposent
Le comité de suivi de l'Union du Maghreb Arabe (UMA) a ouvert les travaux de sa 39e session, jeudi, au siège du ministère des Affaires étrangères à Rabat, en présence du nouveau secrétaire général de l'Union, M. Habib Boularès.
>Les délégations des
Pour sa prise de fonction, M. Boularès s'est réjoui du fait que le comité de suivi se penche sur la révision des structures de l'UMA, estimant que cette action est le meilleur moyen pour améliorer son rendement de manière à se mettre en phase avec l'évolution.
Intervenant dans ce cadre, M. Taïeb Fassi Fihri, secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères et à la Coopération, a estimé que cette session, qui s'attèlera à l'examen de questions organisationnelles et procédurales, est un pas sur la bonne voie pour la création d'un espace maghrébin homogène, bâti sur des bases saines, dans la confiance et la crédibilité, sans contradiction et sans atteinte à la dignité, au sentiment patriotique ou aux intérêts suprêmes des pays membres .
Il a estimé nécessaire pour les institutions de l'Union d'être en adéquation avec les exigences de l'action maghrébine , comme il préconise de rationaliser les réunions de l'Organisation en réduisant leur nombre, en définissant leurs compétences et en fixant les priorités selon une stratégie claire .
M. Abdelaziz Ziari, ministre délégué algérien chargé de la communauté nationale à l'étranger et de la coordination régionale, a affirmé, pour sa part, que l'intégration maghrébine a été et restera pour l'Algérie un projet stratégique incontournable, un acquis et un instrument pour réaliser la stabilité, la complémentarité et le développement .
Depuis sa création, il y a treize ans, l'UMA n'a pas encore atteint ses objectifs en raison de l'improvisation qui a caractérisé son action , a-t-il déploré, estimant que l'expérience de l'intégration économique entre les pays de cet ensemble a montré ses limites dans la mise en application des accords et des conventions .
Il est temps de réfléchir profondément aux réformes qui s'imposent et qui sont de nature à contribuer à la réactivation de la construction maghrébine , a-t-il ajouté.
Le représentant de l'Algérie, qui assure actuellement la présidence de l'UMA, a en outre appelé à focaliser l'action sur l'harmonisation des politiques économique, monétaire et financière, ainsi que sur l'unification du régime douanier et du dispositif régissant le commercial.
Le président de la délégation libyenne, M. Taher Hamouda Siala a, à son tour, appelé à la révision des textes fondateurs de l'Union, ajoutant qu' il serait impossible de consacrer les valeurs de dignité et de liberté si on ne remet pas en question les voies et instruments suivis jusqu'à présent .
M. Sadok Fayala, représentant de la délégation tunisienne et secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, a invité les Etats membres à réviser le principe de l'unanimité, tel que pratiqué actuellemnt et qui est à l'origine du retard pris dans l'application de plusieurs projets et programmes convenus, tout comme il a appelé à étendre les prérogatives du secrétariat général de l'UMA aux rôles de coordination et de suivi.
Le représentant mauritanien, M. Hamma Ould Souilem, secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération chargé du Maghreb Arabe, a souligné, de son côté, qu'il est temps pour l'UMA de mettre en œuvre des projets concrets, avec un impact sur la vie des citoyens de façon à leur garantir la liberté de circulation, de résidence, de travail et de propriété dans l'espace maghrébin.
La concentration des pouvoirs entre les mains d'une seule institution risque de limiter le champ d'action des autres organes de l'UMA, a mis en garde le représentant libyen, appelant au parachèvement de la mise en place des autres institutions maghrébines, en particulier la Banque maghrebine du commerce et de l'investissement, l'Université maghrébine et l'Académie maghrébine des sciences.