L'Italie ouvre une représentation commerciale
Comme dirait l'ami Lino du haut de sa fameuse “Planète», les Italiens ont “coiffé sur le poteau» Français, Espagnols et autres rivaux communautaires…
>La toute première représentation commerciale étrangère à faire ouvrir un bureau officiel à Fès revient
LE MATIN
25 Septembre 2002
À 16:14
La cérémonie protocolaire d'annonce s'est déroulée dans la salle de conférence d'un hôtel de la place ce vendredi 20 septembre.La délégation italienne fut d'abord accueillie par M. Lhoucine Tijani, wali de Fès-Boulemane, qui a exprimé sa satisfaction et loué l'intérêt porté par les transalpins à la région et à ses opérateurs économiques, rendant hommage aux hauts responsables des deux pays pour l'œuvre de rapprochement entre les deux communautés.
Inaugurant la séance protocolaire, M. Michel Tommasi, premier secrétaire de l'ambassade d'Italie à Rabat, a tenu à transmettre les salutations de M. l'ambassadeur d'Italie qui regrette son absence à cet événement d'autant plus qu'il croit ferme à cette initiative de délocalisation première (en dehors de Casablanca) et… qu'il voue amour et respect pour la capitale spirituelle.
"L'intensité des rapports entre le Royaume du Maroc et la République d'Italie se mesure à la fréquence soutenue entre opérateurs des deux pays», soutient M. Tommasi.
A telle enseigne, selon le diplomate, qu'il s'avère de plus en plus difficile de répondre aux sollicitations des uns et des autres… Quant au choix d'aujourd'hui, l'argumentaire est prolifique : "Fès a été la première capitale du Maroc; ville spirituelle, c'est également un centre de référence arabe et un pôle économique et commercial. En installant une Chambre commerciale à Fès, l'Italie donne la preuve de la vitalité de son économie et un gage de confiance dans l'essor de la cité idrisside. Une telle stratégie de délocalisation s'inspire, par ailleurs, de la volonté du Président de la République italienne depuis sa visite à Fès.
M. Tommasi relève, enfin, que la démarche italienne s'inscrit en parfaite symbiose avec la politique de décentralisation économique du Maroc traduite par la mise en place des Centres régionaux d'investissement.
Imprégné d'une longue expérience marocaine, M. Roberto Voltolina, président de la Chambre de commerce d'Italie au Maroc, a mis en exergue la situation stratégique du Royaume qui lui permet des communications privilégiées avec les pays du bassin méditerranéen. Ainsi, et malgré des incidents de parcours, la présence effective d'une communauté marocaine ne s'est jamais démentie en Italie. En ouvrant une succursale à Fès, la CCIM met à profit ce grand carrefour nord-est du Maroc pour y établir une ligne directe avec la péninsule italienne.
Afin de faire connaître les potentialités des deux entités, M. Voltolina compte sur une multiplication d'échange de délégations dans les deux sens. M. Ahmed Hajji, président de la CCIS de Fès-Boulemane, tout en se félicitant de l'initiative italienne, note que Fès est l'une des cités chérifiennes les plus connues en Italie comme en attestent les volumes d'exportations. Aussi, fonde-t-il beaucoup d'espoir dans l'arrivée d'investisseurs italiens, motivés, entre autres, par une main-d'œuvre moins chère, le nombre encourageant de quartiers industriels, ainsi que les données infrastructurelles de communication : aéroport international ou autoroute Fès-Casablanca. La CCIS est, en tous cas, disposée à procurer le soutien nécessaire à l'entrepreunariat transalpin intéressé par la région.
Souhaitant le "bienvenuti» aux hôtes du jour, M. Filali Bab, président de la communauté urbaine (CUF) s'est enorgueilli de la "coopération séculaire» Fès-Italie qui a vu cette dernière installer la première usine étrangère dans la capitale spirituelle. En l'occurrence, la fabrique d'armes de Bab Al Makina, sous le règne de Moulay Hassan Ier.
Lesquelles relations se sont raffermies sous d'autres aspects dont le non-moins emblématique fut le jumelage entre deux grands fiefs de la culture des deux pays, Fès et Florence.
Au-delà de ce jumelage, des projets de dimension nationale s'en sont suivis : raffinerie "La Samir», usine de montage "Fiat», ou l'usine de vélomoteurs "Simef» qui a supplanté l'ex-fabrique Bab Makina.
Les Fassis ont repris le témoin pour développer des transactions dans les domaines du cuir, des huiles, du matériel, etc.
Ce background historico-économique ne peut qu'augurer de bonnes chances de succès de cette unique délocalisation du genre, susceptible d'un effet d'entraînement d'autres secteurs, selon M. Filali.
La même ardeur animait les propos de M. Fouad Puzzine, directeur du Centre régional d'investissement (CRI) qui voit là "un signal fort» pour toute la région. Situant le contexte institutionnel du CRI inspiré de la volonté Royale de donner un grand souffle à l'investissement, M. Ouzzine émit le vœu que le Bureau de la CCIM à Fès soit l'interlocuteur indiqué et recherché par les opérateurs locaux régionaux pour la recherche d'opportunités dans ce grand pôle économique de l'Union européenne. Le CRI ne peut que favoriser de telles velléités en mettant ses compétences au service des candidats des deux bords de la Grande Bleue.
M. Louis Lo Bianco, cédant à l'humilité coutumière, appela au devoir de "rattraper, d'abord, le temps perdu…».
Avœu d'autant plus pertinent que la Chambre de commerce d'Italie avait jeté l'ancre au Maroc depuis… 1916 !
Depuis lors, elle compte quelque 500 membres entre entreprises familiales et holdings. La CCIM de Fès aura, elle, pour objectif d'accompagner les PME et PMI et ce depuis la recherche de produits jusqu'à celle de partenaires, précise M. Bianco. Dans la foulée, le directeur de la CCIM monte à l'attaque pour annoncer - déjà ! - la programmation de visites de délégations d'hommes d'affaires italiens à Fès dès 2003.
gageons qu'il ne s'agira pas de randonnées en… gondoliers…
D'ici là, M. Italo-Bellini, qui avait mené ce happening avec la chaleur et la diplomatie reconnues aux communicateurs de la péninsule, saura tresser le "tapis rouge» aux candidats fassis à la prospérité chez le 3e meilleur partenaire commercial du Maroc.