La Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus : de nouvelles perspectives
-La création de la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus et des pensionnaires des Centres de sauvegarde de l'enfance vient compléter l'action de l'administration pénitentiaire, a affirmé Mme Assia El Ouadie, membre du conseil d'administr
MAP
17 Janvier 2002
À 21:57
Dans une déclaration, mardi soir à la radio nationale, Mme El Ouadie, en charge des Centres de réhabilitation de l'administration pénitentiaire, a affirmé que l'on ne peut parler de réhabilitation que si le prisonnier trouve à sa sortie de nouvelles perspectives lui garantissant une réinsertion dans la société.
S.M. le Roi a su, encore une fois, mettre le doigt sur un point très sensible à savoir le devenir du prisonnier après son élargissement et sa réhabilitation, a indiqué Mme El Ouadie, également conseillère à la Cour suprême, soulignant la nécessité de trouver les moyens à même de garantir la réinsertion du prisonnier, gage difficile eu égard à la mentalité qui prédomine et aux lois existantes.
S.M. le Roi Mohammed VI avait décidé, après la visite qu'il avait effectuée au cours du mois de Ramadan au Centre carcéral de Oukacha à Casablanca et après avoir pris connaissance des conditions des détenus et particulièrement les jeunes, de créer une fondation pour la réinsertion des détenus et des pensionnaires des Centres de sauvegarde de l'enfance. Le Souverain a présidé, mardi au Palais Marchane de Tanger, le premier conseil d'administration de cette institution.
Le conseil d'administration de la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus et des pensionnaires des Centres de sauvegarde de l'enfance se compose de Mme Zoulikha Nasri, M. Omar Azziman, M. Aziz Akhennouch, M. Abdelaziz Alami, M. Mustapha Amhal, Dr Noufissa Benchemssi, M. Ali Belhaj, M. Hassan Benmoussa, M. Mohamed Lididi, Mme Najat M'Jid, Mme Assia El Ouadie et M. Abdellah El Oualladi.
Mme M'jid salue l'opportunité de création de la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus
Pour sa part, Mme M'jid, qui est également présidente de l'Association Beity, a ajouté, dans une déclaration publiée jeudi par le quotidien Assahra Al Maghribia, qu'en plus du parrainage des mineurs après leur sortie de l'institution de rééducation, il y aura aussi des programmes de réinsertion qui vont accompagner le mineur jusqu'au sein de son environnement social et familial.
La réinsertion des mineurs exige le passage par certaines étapes, dont notamment l'examen de la situation actuelle des centres de protection de l'enfance et les services qu'ils assurent à ce niveau, a ajouté Mme M'jid.
A travers des visites sur le terrain, a-t-elle dit, nous allons procéder au diagnostic de l'état actuel des centres de protection afin de définir les priorités pour chaque centre et être ainsi en mesure de coordonner d'une manière efficace avec les ministères concernés (justice et jeunesse et sport).
Mme M'jid estime qu'il faut revoir les programmes de réadaptation des enfants convaincus de délinquance et de mendicité à travers des programmes de réinsertion, axés essentiellement autour de la formation et ce, dans l'attente de l'application des réformes juridiques, notamment le volet réservé aux mineurs, afin que la délinquance et la mendicité ne soient plus considérées comme des délits pour les enfants. Ce faisant on aura évité la prison à l'enfant ayant commis un délit mineur ou qui est à son premier acte délictuel.
Mme M'jid s'attend à ce que ces réformes relèvent de 15 à 17 ans l'âge légal pour juger un mineur, notant que ces réformes s'inscrivent dans le cadre de l'élaboration d'un projet d'adaptation de la loi relative aux mineurs avec la convention des droits de l'enfant. Nous escomptons l'intégration de ces points dans la loi sur les mineurs soumise actuellement au Parlement, ce qui est important pour le lancement de l'action de la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus et des pensionnaires des centres de sauvegarde de l'enfance dans les meilleures conditions , a-t-elle dit.