Naissance de SAR Lalla Khadija

La fête à Kelaât M'gouna: au nom de la rose

Qu'il me permet le sémiologue italien Umberto Eco, d'emprunter le titre d'un de ses chefs d'œuvres «au nom de la rose» pour fêter l'événement de la rose à Kelâa M'gouna, qui s'est déroulé cette année du 3 au 5 mai.
>Cette fête est un vrai carnaval , in

15 Mai 2002 À 16:45

Une fois la visibilité est claire, nous déclare, M. Tagheda, nous souhaitons avoir d'autres sponsors de grande taille, ainsi que la participation d'autres figures méga pointues de l'art dans ses différentes couleurs dans les prochaines éditions.
La fête des roses a été célébrée depuis l'ère du protectorat, mais cet événement était presque méconnu et n'attirait que l'attention des tribus avoisinantes : Aït Sedrat, Ahl Dadès, Imgoun etc. Cependant, l'intérêt des gens y convergeait avec les années et le charme naturel de la région attire de plus en plus de touristes nationaux et internationaux. Effectivement, cela a modifié de vieux moussems des roses en une grande manifestation touristique et artistique.
Il est difficile de cerner l'ambiance de la fête des roses, toute la beauté est là; les troupes des arts folkloriques qui ont bercé la foule présente lors des festivités officielles, en présence de l'autorité provinciale, locale, députés, élus, services extérieurs, notabilités et invités étrangers. L'extase, c'est vivre grâce aux chants et mélodies des Ahidous, Ahwach, et la fameuse danse du sabre comblent l'atmosphère des chants aussi harmonieux qu'impressionnants. Les chars des différents services principaux et à leur tête celui de Miss-rose et ses dauphines étonnent la masse avec leurs expositions qui sont d'une beauté inouïe.
Photographes et ambassadeurs

Chaque touriste dans ce festival, sans parler de la presse étrangère, est devenu à la fois photographe et ambassadeur de notre région accrédité dans son pays pour la promotion de cette contrée, étant donné le climat jovial qui régnait et l'accueil chaleureux dont il est entouré.
La nouveauté encore cette année est l'injection du nouveau sang dans les festivités insufflé par ce jeune dans la région, de Mega Prod, qui a organisé une soirée artistique animée dans l'enceinte de l'agora par la troupe Tagada, Jadwane, le comédien Mohamed El Khayari, les deux comédiens d'Agadir Agsoum et Amjout et le fameux Med Kritas du groupe Simon Says qui a ébranlé la foule présente dans l'arène par sa chanson «Karima, je suis fou de toi», la présentation était de l'actrice Souad Amir. Cette rose dont on fait la fête aujourd'hui, son usage n'est plus à démontrer. il y a tout un rituel qui se pratique, utilisé dans les cérémonies religieuses, le réceptable de rosier servait à fabriquer des chapelets et à la préparation de la confiture, grâce à sa richesse en vitamine.
Le cent-feuilles est l'espèce de rose qui vit dans la région. On dit que c'était les pèlerins qui avaient apporté ces plantes de l'Arabie.
Ces arbustes étaient uniquement plantés comme haies aux alentours des champs. Les femmes moulaient le henné avec les roses pour qu'il ait une odeur plus agréable, et pour traiter la conjonctivité, les malades mettant sur les yeux un mélange de lait frais de chèvres et de feuilles de roses. C'est l'homéopathie grâce au savoir local. Cette rose qui a été un symbole de romance depuis la nuit des temps, elle peut capturer le cœur d'Eve. Sa beauté est appréciée à moitié par l'œil et le reste par l'odorat.
Pour l'économie régionale

Cette culture spéciale joue un rôle important dans l'économie de la région en procurant des revenus substantiels aux producteurs . Elle est localisée dans la vallée du Dadès et du M'Goun et revêt une grande importance pour les habitants. Toutefois cette culture, nous explique M. Essaid Aït Moussa, ingénieur d'Etat en agro-économie à l'ORMVAO, connaît des problèmes de conduite et de commercialisation :
- Elle n'est pas cultivée en roseraie seulement sur les bordures comme clôture autour des parcelles.
- La mauvaise conduite de la culture par l'absence de la fertilisation et l'irrigation . La seule conduite utilisée dans l'itinéraire technique est la taille qui reste encore empirique.
Quant à la commercialisation, étant donné l'enclavement de la région et son éloignement des centres de vente, cette activité de la culture de la rose n'a pas assez de débouchés et les prix sont en deçà, d'attentes des agriculteurs.
Afin de remédier à ces contraintes qui entravent le développement de la production, et la commercialisation de la rose à parfum, M. Aït Moussa nous recommande, entre autres :
- la création des roseraies spécialisées.
- l'amélioration de la culture par le biais des techniques culturales appropriées.
- l'organisation des producteurs dans un cadre institutionnel.
- l'utilisation des microclimats afin d'étaler la production sur une longue période
- l'implantation des champs d'essais, et envisager des actions sur le plan marketing afin de s'assurer des plus grandes débouchés.
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