LE MATIN
05 Octobre 2002
À 19:02
Ainsi en est-on arrivé à de fort regrettables disparitions d'importants bâtis de style néomauresque et art-déco datant de la première moitié du siècle dernier.
Considérés comme des marqueurs territoriaux importants, ces derniers ont constitué, durant des dizaines d'années, des repères aussi bien pour les habitants de la ville que pour ses visiteurs. Ils en ont, en outre, été le miroir dans lequel se sont reflétées l'histoire, les traditions esthétiques et la mémoire collective des Casablancais. Leur disparition fut donc péniblement ressentie. Elle fut aussi à l'origine de l'implication de la société civile dans le processus de défense du patrimoine bâti de la capitale économique, dût-il appartenir à cette regrettable «parenthèse de l'Histoire du Maroc» que fut le protectorat. Des ONG ont donc vu le jour dans l'objectif de faire prendre conscience de l'importance de ce patrimoine qui est la résultante d'une conjugaison de savoirs-faire nationaux ancestraux et de savoirs techniques français.
Parmi les meilleurs monuments qui attestent de cette symbiose figure le Palais de justice jouxtant le consulat général de France et la wilaya de Casablanca. En ces jours où sa stoïque résistance à l'outrage du temps et au désintérêt des hommes commence à faiblir, il faut tirer la sonnette d'alarme.
Non seulement les moulures de son auvent sont en totale décrépitude, mais de sérieux risques planent sur lui. Il est donc temps d'agir pour sauvegarder cette belle réalisation de Joseph Marrast qui date des années 20 et qui constitue le parangon de l'architecture publique coloniale et post-coloniale.