La métropole, centre publicitaire du Maroc
Casablanca est une ville publicitaire. Elle est le centre de la publicité au Maroc. Cette réalité ne peut qu'être normale. Point de vue d'un professionnel du secteur.
LE MATIN
03 Octobre 2002
À 18:17
La première agence de publicité au Maroc fut créée à Casablanca en 1946. Il s'agit de « Havas » qui est restée seule sur le marché jusqu'en 1969 où elle a donné naissance à plusieurs grandes agences existant aujourd'hui. C'est à partir de ce moment-là que la publicité à Casablanca et au Maroc en général a commencé à connaître un réel essor.
La ville domine le marché national. La raison est on ne peut plus objective. En effet, partout au monde, les agences de publicité s'installent dans les grandes villes économiques. Il était, donc, normal que la plupart des agences de publicité s'installent plus particulièrement à Casablanca.
À l'heure actuelle, il existe dans la métropole une trentaine d'agence dont une dizaine qui dominent réellement le marché et gèrent les gros budgets. M. Mohamed Laroussi, directeur et administrateur d'agence conseil en publicité déclare: «Toutes les agences travaillent plus ou moins de la même manière. La différence c'est qu'il y a des agences qui gèrent de gros budgets. Elles ont, de ce fait, de meilleures marges et investissent dans leur développement. Alors que les agences les moins structurées ne peuvent pas faire la même chose. Par la suite, la différence devient distincte ».
Les agences de publicité se livrent à une grande concurrence même si le Maroc représente actuellement une part homéopathique du marché mondial avec environ 0,02 % seulement du total des dépenses publicitaires mondiales. Les incertitudes planent sur la conjoncture économique nationale à en juger par les fluctuations permanentes de la bourse de Casablanca. Mais il accuse plutôt les agences de la faiblesse du volume de la publicité au Maroc. Selon lui, elles sombrent dans l'anarchie : « Malheureusement, jusqu'à aujourd'hui, les publicitaires n'ont pas un cadre qui les réunit. Ils n'organisent pratiquement aucune manifestation d'ordre professionnel. Ils vivent une crise de confiance de la part des annonceurs parce que nous donnons une mauvaise image de la profession. Si nous faisons plus d'effort, je crois qu'on peut réaliser un chiffre d'affaires beaucoup plus important. Je pense qu'on peut faire au moins cinq fois plus. ».
Par ailleurs, l'affichage est la particularité de la ville de Casablanca. Qui gère ce support ? Il existe plusieurs sociétés et régies publicitaires dans la ville dont quatre dominent le marché. Les agences conseil en communication les contactent et achètent des emplacements. La concurrence permet de bien choisir les emplacements aussi bien au niveau des services qu'au niveau des prix.
Il existe deux types d'affichages à Casablanca : l'affichage sucette (120,160 cm) et le format international 4 par 3. La concurrence entre les sociétés permet une meilleure gestion des prix. Cependant,
M. Larroussi affirme qu' « Il y a risque parfois de dérapage qui n'est pas dans l'intérêt des annonceurs ni des agences. Pour l'affichage sucette, on peut acheter un, deux ou trois réseaux à 14.000 dh pour deux semaines. L'affichage 3 par 4 est aux alentours de 25.000 dh par mois hors taxes y compris l'impression de l'affiche. Ce qui reste relativement bon marché ». Mais, même les grands annonceurs au Maroc ne peuvent pas lancer une campagne d'affichage sur le format 3 par 4. Ils préfèrent, plutôt, l'affichage traditionnel (sucette) pour toucher le maximum de personnes. « Les agences choisissent des emplacements en fonction du critère géographique. On peut être à la fois à Aïn Chok à El Bernoussi, à Anfa avec autant d'affiches qu'on veut. », affirme M.Laaroussi.
L'affichage est, sans conteste, un excellent support à condition qu'il soit bien utilisé. L'anarchie règne du fait qu'il n'existe pas encore de réglementation. En fait, on retrouve parfois, plusieurs affiches placées dans le même endroit. Les réseaux en concurrence mettent des panneaux l'un à côté de l'autre. Ce qui crée une saturation et un parasitage. Or pour que l'affichage soit efficace, il faut éviter de transmettre divers messages en même temps. Le développement de la publicité au Maroc est largement tributaire de celui des agences qui se concentrent essentiellement dans la capitale économique. Les publicitaires doivent coopérer entre eux pour organiser des festivals et des concours de publicité. Mais, il faut souligner que l'extension publicitaire dépend également de l'économie marocaine.