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La révolution surréaliste

Le centre Pompidou présente jusqu'au 24 juin 2002 une vaste rétrospective consacrée à «la Révolution surréaliste», qui réunit «pour la première fois depuis plus de trente ans un ensemble d'oeuvres majeures d'un des plus importants courants artistiques, li

09 Mars 2002 À 17:36

Centré sur la période majeure du mouvement, l'exposition, qui rassemble plus de 600 oeuvres représentant près de 60 artistes, s'ouvre sur le début des années 20 pour s'achever par l'exil qui a conduit certains de ses acteurs aux Etats-Unis au début des années 40.
De Chirico à Max Ernst en passant par Masson, Magritte, Dali, Miro, Giacometti, Man Ray ou encore Bellmer, les figures les plus plus importantes du surréalisme sont présentées à travers des ensembles monographiques, auxquels répondent des «cabinets de curiosité» mettant en valeur «la richesse de la visualisation» et la «pluridisciplinarité du mouvement».
Ces derniers s'articulent autour de plusieurs thèmes: «Rêve», «Nuit», «Flâneurs», «Ville», «Histoire naturelle», «Erotisme», «Blasphème».
Auteur, avec Soupault, du premier texte surréaliste («Les champs magnétiques», 1919) André Breton définit le surréalisme en 1924 dans son premier «Manifeste du surréalisme» comme l'»automatisme psychique pur par lequel on se propose d'exprimer soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée» ou encore comme une «dictée de la pensée en l'absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale».
Dès l'origine, le surréalisme «veut être plus qu'une orientation stylistique», affichant une volonté de «dépasser la société et la culture bourgeoise», souligne dans le catalogue de l'exposition Werner Spies, historien du mouvement et commissaire général de l'exposition.
Désormais intégré au langage courant, «le mot +surréaliste+ n'enveloppe souvent qu'une connaissance très confuse ou très faible de ce que représente un héritage qui a révolutionné notre culture», constate de son côté Jean-Jacques Aillagon, président du Centre Pompidou.
«Avec +La Révolution surréaliste+, nous proposons au public de lui restituer cette part vivante de sa culture, à travers un rassemblement unique de chefs-d'oeuvre», explique-t-il.
Aux côtés des peintures, sculptures, photographies et films, l'exposition présente une large sélection de manuscrits et de livres illustrés, témoignages de la «porosité» instaurée par le surréalisme entre peinture, poésie et littérature.
Publié aux Editions du Centre Pompidou, le catalogue de l'exposition (440 pages, 56 euros), reproduit les textes fondateurs du surréalisme et explore dans différents essais «toutes les expressions de ce mouvement aussi bien en arts plastiques, en cinéma qu'en photographie» sur la période 1920-1940.
A l'occasion de cette rétrospective, Télérama a publié également un hors-série consacré à l'histoire du surréalisme et «aux traces qu'il a laissées aujourd'hui dans l'art comme dans la vie».
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