Naissance de SAR Lalla Khadija

La vie dans les cités universitaires

Pour de nombreux étudiants, vivre dans la cité universitaire signifie faire le deuil de la vie en famille. Ce passage de la vie en famille à la vie en communauté estudiantine est souvent marqué par une certaine rupture, vécue plus ou moins difficilement s

21 Avril 2002 À 17:43

Comment vivent donc les étudiants dans les cités universitaires de la ville de Rabat ?Que pensent-ils des conditions de leur hébergement? Des repas qu'on leur propose et de leurs relations en tant qu'individus faisant partie du même microsome. Les témoignages que nous avons recueillis sont loin de dresser un tableau rose de la situation mais, il n'est pas tout à fait sombre pou r autant. Des choses vont bien, d'autres moins bien. La vie des étudiants dans les cités universitaires a toujours suscité l'intérêt du grand public et celui des responsables de l'enseignement supérieur. En effet, pour ces derniers, l'intérêt rêvet un caractère stratégique puisqu'il est question d'un enjeu qui engage l'avenir du pays en quelque sorte. Il s'agit, bien entendu d'une catégorie sociale jeune, en phase de formation, qu'il faut préparer à prendre la relève et qui constituera demain les éléments actifs de la société. Pour les premiers (le grand public), l'intérêt est plutôt d'ordre affectif et humain, car presque chacun de nous à un fils, un frère ou un ami...qui vit peut-être dans la cité universitaire. Et l'on serait curieux voire soucieux de savoir la vie qu'il mène dans la communaut étudiante pour toutes ces raisons, les conditions de vie de ce fils, frère ou amis nous importent autant qu'elles nous interpellent.
Adil 22 ans - Souissi II
Les restos de la cité, on a faim on y entrant, on a toujours faim en en sortant, c'est dire que quantitativement, c'est insuffisant ! personnellement je ne mange pas à satiété, et puis au niveau de la qualité, les responsables doivent faire un effort là également.
Le gros problème, c'est la soude qu'on utilise beaucoup dans la cuisson, il faut lui trouver un substitut ! ses conséquences sur notre système digestif sont fâcheuses : Diarrhée, constipation, indigestion sans parler de la conséquence la plus grave : la soude diminue la concentration.
Après un déjeuner bien mitigé à la soude, la chose dont on a le plus envie au monde, c'est de dormir. Or, on a des cours l'après midi !! Mais, il y a des aspects positifs qu'il faut signaler par exemple la buvette est propre et bien équipée. On a des terrains de foot, de basket et de volley-ball et surtout on a la chance d'avoir un directeur communicatif et qui est à l'écoute des problèmes des étudiants il organise des rencontres avec les résidents de façon périodique et discute avec eux. Je crois qu'il s'agit là d'un atout de taille.
Hadil 22 ans - Souissi II
D'abord, pour ce qui est de la bouffe, le plus grave problème, c'est la cuisson avec la soude. Ça donne envie de dormir et en plus c'est nuisible. La qualité des repas proposés laisse à désirer également; il n'y a pas un plat principal.
Quand je suis venue m'installer ici, je me souviens que durant la première semaine j'ai eu la diarrhée. Je crois que c'est dû au passage du régime alimentaire de la maison au régime alimentaire de la cité.
Dans la chambre, on est trois, on ne peut pas donc travailler toutes les trois. C'est vrai qu'il y a la salle d'étude à laquelle on peut avoir recours. Mais un jour ou l'autre, un conflit risque d'éclater, c'est humain, mais on parvient à cœxister. Après tout, est-ce qu'on a le choix?
Rachid 19 ans, Souissi I
S'il faut donner une note aux repas qu'on nous sert à la cité, je donnerai sans hésiter un zéro, les cuisiniers et les serveurs ne traitent pas bien les résidents. Ils adoptent une attitude hautaine envers eux.
Et puis, il y a un autre problème, plus grave à mon sens : la propreté et l'hygiène, on a souvent remarqué que les plateaux étaient mal lavés.
On est pas très rigoureux concernant l'hygiène. C'est déplorable la qualité est insuffisante. On a souvent entendu dire que les responsables de la cuisine mettent de côté quelques repas. Difficile de vérifier ! au niveau de la qualité, on est pas vraiment gâté, la viande est coriace, on a du mal à la mâcher. Ce n'est qu'un exemple.
On est deux à partager la même chambre.
On s'entend très bien, mais les placards, la literie...tout est vétuste. On se lève le matin avec des maux au dos, mais d'un autre côté le jardin est magnifique, les espaces vertes sont bien aménagés, il y a des terrains de foot - de volley et de basket.
Youssef 20 ans - la cité Moulay Ismaïl
Je crois qu'on vit dans des conditions normales. La bouffe est bonne et la quantité est suffisante.
Le problème, c'est qu'on est six par chambre, on est donc un peu à l'étroit.
Mais on essaie de rester solidaire et de s'entraider. De toute façon, la salle d'étude est disponible pour ceux qui exigent le clame absolu. C'est nous qui faisons le ménage dans notre chambre et donc la propreté ne dépend que de nous l'administration fait des efforts; elle organise des compétitions sportives, des tournois : pétanque, foot, athlétisme...Des espaces verts sont bien aménagés.
Nabil 22 ans, Souissi II
Je crois qu'à tous les niveaux, on peut faire nettement mieux, il suffit de le vouloir. La nourriture est médiocre et on ne mange pas à notre faim, parfois on est obligé d'acheter de quoi manger du campus pour compléter nos repas.
Dans la chambre, on est quatre, ce ne sont pas les conditions idéales pour l'étude.
J'ai la chance d'avoir des co-chambriers sympas et tranquilles.
Je plains certains de mes camarades qui ont moins de chance que moi ! ils ont des co-chambriers turbulents : l'un veut écouter de la musique, l'autre qui veut faire la cuisine, un troisième qui a envie de faire la causette ou tout simplement dormir.
Ce n'est pas évident de trouver un compromis, les murs doivent êtres repeints, ils sont lépreux, les tables sont vermoulues, il faut changer un peu les meubles.
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