Fête du Trône 2006

Le Maroc célèbre le 46e anniversaire des FAR

Le Maroc célèbre aujourd'hui le 46e anniversaire de la création par feu Sa Majesté Mohammed V des Forces Armées Royales (FAR). L'histoire des FAR se confond, avec celle du Maroc depuis que celui-ci accéda à l'indépendance en 1956.
>La commémoration de c

13 Mai 2002 À 20:28

Aujourd'hui, elle donne la pleine mesure de l'événement parce que l'armée au Maroc remplit un rôle d'autant plus différent des autres armées dans le monde, qu'elle ne saurait être cantonnée ou réduite à une simple mission de défense.
Elle est aussi une armée citoyenne, le miroir de notre fierté nationale et sociale préserver l'indépendance et la souveraineté du Maroc, défendre les valeurs sacrées comme la Monarchie, l'Islam et la solidarité. L'histoire post-indépendante montrera, néanmoins, qu'elle ne s'est pas contentée de remplir ces deux seules missions, mais qu'elle a constitué, aussi un vecteur économique, social voire culturel.
Pilier de la défense nationale et de la Monarchie, les FAR ne cessent de jouer un rôle central dans le maintien de la cohésion nationale. Armée citoyenne, fondamentalement ancrées dans la société les FAR participent, en tant que corps constitué et organisé, depuis longtemps à la marche du pays. Leur création en 1956 par feu Sa Majesté Mohammed V avait pour but de doter la Nation, sorti de quarante-quatre ans de colonialisme, d'une force de défense dont la mission prioritaire demeure, certes la défense du pays; mais s'assigne toujours d'autres tâches, dont la construction sociale, l'assistance sinon la prise en charge de chantiers majeurs et, notamment, la participation du Maroc à la promotion de la paix dans le monde. A ce niveau-là, l'armée marocaine a plus qu'un motif d'être fière. On lui doit une fière chandelle, car ses missions diverses à l'étranger sont en quelque sorte l'écho de l'image de notre pays en tant que membre de la communauté des Nations. En 1960 déjà, au plus fort de la crise du Congo, illustrée par une effroyable guerre civile, les FAR avaient été intégrées au corps expéditionnaire des Nations unies justement pour assurer la paix et réduire les effets désastreux de la sécession tragique.
Ce rôle, apprécié par de nombreux peuples, a constitué l'un des traits dominants de la culture des Forces Armées Royales. On peut, en effet, pour s'inscrire dans la démarche de Abdelhak Lamrini qui s'est fait l'historien de l'armée marocaine, affirmer que « le Maroc disposait d'une armée organisée depuis la dynastie des Idrissides qui avait réussi à étendre son règne et son influence sur tout le territoire, ensuite des Almoravides qui avait pu même apporter un soutien précieux à l'Andalousie et faire face aux Croisés «. C'est peu dire que l'armée au Maroc est consubstantielle à notre histoire, qu'elle en incarne à plus forte raison les grandeurs et les servitudes, symbolise le lien organique entre la Monarchie et le peuple, représente dans la conscience du peuple la garantie de notre liberté.
La France, après qu'elle eut officiellement occupé le territoire depuis le 31 mars 1912 et força le Maroc à signer à Fès le traité du protectorat, n'hésita pas à enrôler quelque 30.000 soldats marocains sous le drapeau français pour combattre en Europe. De leur courage, de leur bravoure comme de leur abnégation et de leur sens du sacrifice, les témoignages fleurissent. Ils sont l'œuvre impartiale d'historiens et de chercheurs nationaux et étrangers. En octobre 1973, alors qu'une vaste offensive sans précédent était déclenchée par les pays arabes contre l'armée israélienne d'occupation, assoupie dans les fêtes du Kippour, les Forces Armées Royales - sur ordre de feu Sa Majesté Hassan II - prirent part activement à la défense de leurs frères syriens au Golan. Ils donnèrent en effet la mesure de leur vaillance et de leur solidarité et firent preuve d'un engagement demeuré mémorable. Le peuple syrien ne saurait en effet oublier cette solidarité spontanée où des soldats marocains nombreux trouvèrent la mort au nom de la solidarité arabe et, déjà, du combat antisioniste.
En 1977 et 1978, un important corps expéditionnaire de l'ONU avait été dépêché au Zaïre (aujourd'hui République Démocratique du Congo) dont le gouvernement, dirigé par le président Mobutu, faisait rageusement face à une rébellion dans la province du Shaba. Là encore, les soldats marocains avaient contribué à sauvegarder l'unité nationale et l'intégrité territoriale du Zaïre. L'armée marocaine, investissant Kolwezi qui était le fief de la rébellion séparatiste, avait apporté au peuple zaïrois un soulagement précieux et donné sens et contenu à la solidarité interafricaine. Sur le même théâtre africain, nos FAR avaient repris quelque dix-huit ans plus tard, en Somalie notamment, le flambeau, prenant part à l'opération de pacification menée sous les couleurs des Nations unies, défiant ces seigneurs de la guerre qui avaient réduit le pays à une peau de léopard. Beaucoup de nos soldats y périrent, bravant les dangers et les turpitudes d'une guerre civile qui constituait un véritable danger à la mission humanitaire.
Presqu'au même moment, une autre guerre civile - mais celle-là avec des relents de xénophobie et de racisme ethnique - faisait rage en Bosnie-Herzégovine. Dans le cadre de la mission confiée à la force de paix internationale sous l'égide de l'ONU, un important contingent des FAR avait été acheminé d'Agadir à Mostar, au cœur du dispositif international mis en place pour soutenir le peuple bosniaque victime du génocide serbo-croate. Dans les Balkans, dangereuse poudrière, l'armée marocaine releva le défi avec un sens inégalé de bravoure, à Mostar comme à Sarajevo. Dans les mêmes Balkan, les FAR se sont portées sur le front au Kosovo en 1999 pour participer à une importante mission humanitaire lancée par l'ONU.
Plus que jamais, les FAR constituent le bouclier de la nation. Elles sont le pilier de notre intégrité territoriale, défendent corps et âme nos provinces du sud et prennent , à coup sûr, une part considérable à la construction nationale. Grâce à la vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Chef suprême des Forces Armées Royales, qui leur a constamment témoigné une haute sollicitude, ces dernières sont un acteur central de notre histoire et de notre avenir. Leur fête aujourd'hui est d'abord celle du peuple marocain qui leur rend un vibrant hommage.
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