Fête du Trône 2006

Le Maroc est un et indivisible

La visite entreprise en ce début de mars dans les provinces du sud par S.M. le Roi Mohammed VI revêt une signification particulière. Le Souverain, en y présidant un conseil des ministres qui avait adopté les projets de loi sur l'organisation des prochaine

10 Mars 2002 À 21:14

Le message politique est clairement transmis à ceux qui cherchent des convoitises dans notre pays : le Maroc, qu'advienne que pourra, ne renoncera pas à un seul pouce de son Sahara. Le message économique également : le Maroc est déterminé à aller de l'avant pour développer les provinces du sud, les désenclaver comme il a désenclavé le nord du Royaume par la réalisation des grands projets : rocade méditerranéenne, autoroute Settat-Tanger, port sur l'Atlantique, mise en place des industries de montage, etc. Il s'agira en conséquence de relier le nord avec le sud du pays en demeurant fidèle à l'Histoire, aux traditions et aux engagements pris. Aux traditions, parce que par le passé le Maroc avait toujours ses racines en Afrique en traversant son Sahara. Il n'y a qu'à se rappeler de la ligne commerciale qui reliait Sebta avec les confins de l'Afrique ainsi que du rôle déployé par le Maroc dans la propagation de l'Islam dans le continent noir en
passant par le Sénégal.
Ces vérités historiques démontrent, s'il en est besoin, que le Maroc est bien enraciné en Afrique par le passage obligé à travers son Sahara. Feu S.M. Hassan II, que Dieu l'ait en Sa Sainte Miséricorde, avait donné le sens à ces événements de l'histoire en affirmant que «le Maroc est comme un arbre qui a ses racines en Afrique et ses feuilles en Europe».
Notre pays qui a de tout temps respecté ses engagements, entend apporter sa contribution à l'édification de la route devant relier Tanger à Lagos, une route, avant de devenir transafricaine est tout d'abord transsaharienne et que tous les pays africains, dont la Mauritanie et le Sénégal sollicitent sa réalisation dans les plus brefs délais. D'ailleurs, les pays africains frères et amis, en réalisant l'ampleur et l'exemplarité de leur coopération avec le Maroc, ont compris le complot qui se tramait contre notre intégrité territoriale et déjoué les stratagèmes et les subterfuges politiques des apprentis politiciens en retirant leur reconnaissance à la fantomatique «rasd» et en renouvelant la confiance au Maroc qui avait été perdue après que l'ancien secrétaire général de l'Organisation de l'Unité africaine Edem Kodjo a commis la bavure juridique en admettant au sein de l'OUA cette fantomatique république qui siège à Tindouf, c'est-à-dire en territoire algérien.
Maintenant que la majorité des pays africains reconnaissent la légalité internationale et la légitimité marocaine sur ses provinces du sud qu'il a récupérées par la signature de l'accord de Madrid du 15 février 1974, par l'arrêt de la Cour internationale de justice (CIJ) qui avait ouvert la voie à l'organisation de la glorieuse Marche Verte et par la Bei'âa (allégeance) manifestée à feu S.M. Hassan II par le président de la Jamâa sahraouie, feu Khatri Ould Sidi Saïd Al Joummani qui représentait l'ensemble des populations sahraouies au Cortès, l'OUA, au cours de son prochain sommet doit corriger cette bavure et éjecter la prétendue république sahraouie par la fenêtre afin de permettre au Maroc de regagner sa chaise parmi ses pairs, en tant que pays fondateur de l'organisation panafricaine, référence historique qui a son poids politique.
Cette allégeance a été, de toutes les manières, toujours renouvelée aux Souverains marocains, feu S.M. Hassan II et S.M. Mohammed VI, tant au Palais Royal que par l'accueil triomphal réservé au nouveau Roi du Maroc lors de ses visites dans les provinces du sud.
A propos de l'allégeance, on se rappelle, de fraîche mémoire que le Souverain défunt avait cloué au pilori en 1981 l'ancien ministre des Affaires étrangères du Kenya lorsque celui-ci, devant le comité ad-hoc de l'OUA, réuni à Nairobi avait demandé au Souverain la signification de la Bei'âa. Feu S.M. Hassan II, es-qualité de grand érudit en matière de droit international avait sur le champ répliqué et d'une manière savante : « Eh bien Monsieur, si vous ne savez pas ce qu'est ce que la Bei'âa, vous ne connaissez pas le droit international».
D'ailleurs, la Bei'âa, sous différentes formulations, rentre dans le cadre des traditions marocaines depuis l'aube de son histoire. C'est même un fait civilisationnel. En faisant, certes la comparaison avec le droit coutumier qui est toujours en vigueur dans certaines régions du Maroc, aux côtés du droit commun et de la Chariâa, on trouve la plupart du temps le rôle de la Jemâa dans la solution de certains conflits de relations humaines ou d'héritages. Le président de la Jemâa est bien écouté et obéi et ses jugements sont exécutés à la lettre sans jamais recourir sans jamais recourir devant les instances judiciaires.
Certes, depuis les premières heures de son indépendance, le Maroc avait toujours le souci de parachever son intégrité territoriale. Grâce au volontariat national, il avait procédé à tracer la route de l'unité qui devait relier le nord au sud du Royaume. Par la négociation, il a récupéré les provinces de Sidi Ifni et de Tarfaya occupées alors par l'Espagne et qui constituent les portes du Sahara marocain. Par la Marche Verte, il a récupéré les provinces du sud. Par la négociation et la coopération, il est fermement résolu à libérer les enclaves du nord du joug colonial espagnol. Dès lors que Madrid revendique la rétrocession du Rocher de Gibraltar à la Grande-Bretagne, il serait tout à fait logique que le Maroc récupère ses régions du nord pour parachever définitivement son intégrité territoriale dépecée par l'idée coloniale de partition à laquelle il s'était toujours opposé tant en ce qui concerne sa cause nationale qu'en ce qui concerne la cause des autres de la planète. Aussitôt son accession à l'indépendance, il n'a reconnu l'existence que d'une seule Chine populaire avec laquelle il a de tout temps entretenu une coopération exemplaire et salué la récupération par celle-ci de Hong Kong et Macao. Après la 2e guerre du Golfe, le Maroc s'est également opposé et fermement à la partition de l'Irak. Notre pays tient tellement à l'intégrité territoriale que l'idée dépasse ses frontières.
Depuis son accession à l'indépendance, le Maroc avait toujours apporté son aide matérielle et morale à tous les mouvements de libération africains, à commencer par l'Algérie qui, dès 1954 recevait l'aide de notre armée de libération nationale stationnée au Moyen-Atlas et dans le Rif. Le Président Abdelaziz Bouteflika, qui faisait partie de la cellule d'Oujda aux côtés de feu Houari Boumedienne, doit certainement s'en souvenir, même après 1954 lorsque le Maroc, une fois indépendant approvisionnait le FLN en armements et en denrées alimentaires afin de lui faciliter le combat contre l'occupant colonial. En 1583 et en 1830, le Maroc avait également soutenu les Dey pour le démantèlement de la garnison espagnole d'Oran et l'Emir Abdelkader dans sa lutte contre l'envahisseur français.
Normalement, les responsables algériens, par un comportement civilisationnel, devait rendre l'ascenseur et apporter leur soutien à la cause marocaine dans la récupération de Sebta, Mellilia et des îles environnantes. Malheureusement, ils ont préféré jouer à la stratégie de «l'ennemi de mon ennemi, est mon ami» au lieu d'opter pour la ligne de conduite du bon voisinage, de l'africanité, de l'arabisme, de la religiosité, de la culture et de la langue communs et des liens du sang. Ils ont également choisi de faire obstruction à l'édification d'un Maghreb arabe uni et fort de toutes les manières, le Maroc n'a jamais attendu de qui que ce soit de lui rendre la pareille. De ses habitudes séculaires, il a toujours rendu des services en catimini et sans crier gare. Ce passage obligé qui est bloqué devant le libre-échangisme, le Maroc peut toujours le contourner comme il l'a fait avec l'Espagne lorsque les Ibères avaient perpétré des actes de vandalisme (vandalish) contre les produits marocains en transit pour l'Europe.
La politique marocaine est certes bien tracée : mener une coopération latérale et verticale en ouvrant le front économique nord et une coopération verticale, avec les pays africains frères et amis en ouvrant le front économique sud.
Depuis l'époque des Mourabitine et des Mouwahidine (réunificateurs), le Maroc rejoint l'Hexagone dont la constitution, dans son article premier stipule que la France est une et indivisible, pour rester fidèle à l'Histoire , s'opposer à l'idée coloniale de partition et dire manifestement que le Maroc est un et indivisible.
Copyright Groupe le Matin © 2025