Le Président italien rencontre les hommes d'affaires marocains

Du côté marocain, après avoir rappelé que nos entreprises se sont toujours inspirées du modèle italien de PME et d'organisations industrielles, les intervenants ont estimé que la coopération et les différents partenariats entre le Maroc et l'Italie doivent être renforcés, surtout qu'actuellement il y a de plus en plus de pistes à explorer, notamment dans le tourisme, l'agriculture, la mécanique et le travail des métaux.
Pour sa part, le Président italien qui est convaincu que le siècle actuel sera caractérisé par le développement des rapports entre le Nord et le Sud, d'autant plus que le Bassin méditerranéen est une zone de rencontre et de dialogue entre "deux mondes qui ont certainement des différences, mais qui ont entretenu des relations durant des siècles».
"Dans ses investissements directs au Maroc, l'Italie a accru sa présence, mais nous pouvons et voulons faire mieux», a affirmé le Président italien. "Il y a de la place pour que leur accroissement soit encore plus soutenu à travers la participation italienne au processus de privatisation. Une plus grande présence signifie aussi faire participer les petites et moyennes entreprises du Maroc au modèle italien des districts industriels, formé par nos petites et moyennes entreprises, à travers l'échange d'expériences, l'identification de secteurs et la réalisation de projets», a ajouté M. Carlo Azeglio Ciampi.
Modèle italien et potentiel d'échange
A cette occasion, le Président italien a rappelé qu'au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'Italie ne disposait que de trois centres industriels dans le nord alors que le reste du pays était sous-équipé et n'abritait que des activités artisanales ou agricoles. L'effort qui a été entrepris pour mettre à niveau ces régions peut servir de modèle au Maroc. "Nous parlons d'industrie, a souligné le Président italien, mais il ne faut pas oublier les autres aspects culturels». "Le Maroc et l'Italie peuvent faire beaucoup mieux en protégeant les sites, les paysages, les côtes et les fonds marins en donnant aux jeunes, à travers l'enseignement, la conscience d'être témoins et auteurs d'une grande histoire. L'Italie désire contribuer à la sauvegarde du patrimoine archéologique et historique du Maroc. Elle peut le faire en développant des entreprises archéologiques communes, en renforçant les échanges entre les institutions universitaires et scientifiques des deux pays, en mettant à disposition des techniciens et spécialistes formés dans les prestigieuses écoles de restauration de notre pays et en encourageant les jeunes Marocains à suivre des cours de restauration en Italie».
Le Président italien a évoqué également la formation et l'assistance technique dans d'autres secteurs.
Le Maroc, un pays de valeur
La présence italienne au Maroc est importante, a-t-il estimé en ajoutant que "nous souhaitons qu'il y ait plus d'échanges car nous considérons le Maroc comme un pays de valeurs. Nous voulons vous aider à entrer dans l'expansion». "Il ne fait aucun doute, a souligné M. Carlo Azeglio Ciampi, que le patronat et le gouvernement ont la responsabilité pour créer les conditions pour que le Maroc soit plus attirant. Il faut mettre toute son âme. Il faut de la passion».
Rappelons que L'Italie, qui est le quatrième partenaire commercial du Maroc, a mis en place dans le cadre de l'assistance financière une ligne de crédit de 150 millions de DH ouverte au profit des entreprises marocaines et italiennes. Par ailleurs, les investissements italiens au Maroc restent encore faibles et ne représentent que 1,6 % de l'ensemble des investissements étrangers dans le Royaume, soit 208,40 millions de dirhams. La volonté manifeste des hommes politiques et des opérateurs économiques dans les deux pays milite en faveur d'une coopération mutuellement avantageuse. Tout, en fin de compte, nous rapproche.