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Le centre Fama : pour une aide juridique des femmes

Diverses associations et centres dédiés à la cause féminine existent à Casablanca. Le centre Fama, à titre d'exemple, a été créé pour aider juridiquement les femmes à défendre leurs droits et pour sensibiliser l'opinion publique.

26 Novembre 2002 À 21:41

« La femme ne serait-ce qu'à Casablanca est consciente que chaque fois qu'elle a un problème, il y a une infrastructure et des centres qui peuvent l'accueillir et des associations auxquelles elle peut s'adresser », affirme Mme Nafissa Ibn, responsable du comité de gestion de Fama. En effet, il existe en métropole quelques centres destinés à la femme. Chacun a son domaine d'action. Néanmoins, ils ont un point commun pour lequel ils luttent acharnement : la défense de la cause féminine. Le centre Fama a été créé en 1998 pour l'information juridique des femmes. C'est un projet de l'association marocaine pour les droits des femmes. Ses membres accueillent chaque jour des femmes en difficulté de 9 h à 17 h sauf Samedi de 9 h à 13 h.
Quel est le profil de ces femmes ?
En principe, elles ont plusieurs préoccupations qui les hantent. Elles sont désespérées et cherchent des solutions juridiques. Elles contactent le centre pour qu'elles soient conseillées sur leur situation. L'ampleur des problèmes diffère, bien évidemment, d'un cas à l'autre. Chacune a ses soucis particuliers : pension alimentaire, divorce, viol, harcèlement sexuel…Le centre Fama reçoit quotidiennement entre 5 et 10 femmes désespérées de toutes les catégories socioprofessionnelles : des démunies passant par les petites fonctionnaires jusqu'aux riches. « Ici, on reçoit tout le monde, toutes les professions et tous les âges. Des femmes qui ont été violées ou violentées de l'âge de 4 ans jusqu'à l'âge de 70 ans ». Une grande partie de ces femmes afflue de Casablanca. Mais, le centre est ouvert à toute femme marocaine même les résidentes à l'étranger qui ont la possibilité d'appeler le centre ou d'envoyer une lettre ou un fax. On reçoit des lettres de tout part. On comprend le problème et l'on répond aussi par courrier. », affirme une responsable. Sept personnes assurent la bonne marche du centre : une écoutante, deux secrétaires salariées et quatre membres de l'association pour les droits des femmes. Ces dernières constituent le comité de gestion. L'aide écoutante est de formation juridique. Elle a, également, suivi des cours sur les techniques de l'écoute pour manier l'art de la parole et tranquilliser les visiteuses. Elle accueille chaque femme demandant de l'aide. Elle constitue, ensuite, un dossier pour chaque cas comprenant : nom, prénom, adresse, état civil, problème. Un rendez-vous est fixé, par la suite, avec l'un des deux avocats du centre pour le jeudi ou le mardi après midi ou le samedi matin. L'avocat essaie d'entretenir une discussion approfondie avec la consultante afin de l'orienter. Chaque femme est informée sur les procédures qu'elle doit entamer pour résoudre son problème. Le centre prend en charge quelques cas. « On prend en charge surtout les femmes sujettes de violences physiques, psychologiques ou économiques, des femmes nécessiteuses qui ne peuvent pas assumer elles même les charges matérielles et celles qui ne peuvent pas suivre des procédures compliquées et lentes », affirme Nafissa Ibn. Selon les membres du centre, le combat est loin d'être gagné. La faute incombe aux lacunes des lois. Mais, le centre noue d'étroites relations avec d'autres associations siégeant à Casablanca pour militer et apporter une aide à toute femme en difficulté.
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