Naissance de SAR Lalla Khadija

Le phare de Sidi Bouafi, un monument ignoré

Pour une nuit houleuse faite de brouillard, de tempête ou quelques autres «colères des éléments naturels et dans tout cela, un faisceau de lumière, scrute dans le noir et met fin à l'angoisse du capitaine de navire venant d'ailleurs… de l'ancien ou du nou

10 Avril 2002 À 16:35

C'est la lumière du phare d'El Jadida qui figure sur toutes les cartes marines sous le nom de Sidi-Bouafi.
Au dire des bourlingueurs, en quittant l'archipel des acores vers les côtes atlantiques marocaines ou d'Europe méridionale, trois points de repères nous guident pour arriver à bon port: le phare du cap Saint-Vincent au Portugal, celui de Trafalgar en Espagne et, en fin, le phare de Sidi Bouafi au Maroc.

La révélation


Ces trois phares forment un triangle - tout le contraire 1 de celui des Bermudes - Permettent aux bateaux de se positionner, de corriger leur trajectoire et partout, de s'assurer du bon cap et de la bonne direction, ou serait tenté de l'appeler triangle des «Hesperides» : selon la légende les «nymphes du couchant», au nombre de trois, qui gardaient les jardins des dieux que la légende situe dans la vallée du Loukos, située à la pointe sud du triangle, le phare de Sidi-Bouafi, qui a été construit de 1914 à 1916 par des prisonniers allemands sur le site le plus élevé du cap d'El Jadida à une hauteur au-dessus du niveau moyen de la mer, de 67,20 mètres, la hauteur de la tour est de 46 mètres et sa portée, par temps moyen, est de 30 miles marins d'une puissance d'éclairage équivalente à 250.000 bougies.
Le tombeau de Sidi-Bouafi, d'où le nom du phare en question, se trouve au centre d'un quartier de la ville d'El Jadida. Vers la sortie du port de Jorf-Lasfar. La tour du phare se dresse à quelques dizaines de mètres du donne du Saint.
Elle est de section ronde qui diminue légèrement de la base au sommet.
San feu normal est constitué par une optique d'horizon de 70 mètre de distance façade divisée en quatre panneaux, au foyer de laquelle à une hauteur de 65 mètres au dessus de la mer, est placée une lampe électrique à trois broches alimentée sous une tension triphasée. Le feu présente un caractère blanc à éclats réguliers chaque 5 secondes.
Les éclats sont émis sous forme de faisceau tournant par le mouvement de rotation donné au soubassement de l'optique à une vitesse de 3 tous/ minute. Le soubassement est engrené à une machine de rotation à poids.
La commande d'allumage et d'extinction se fait à partir d'un organe électro-mécanique équipé d'un éclyseur à système d'horlogerie. L'histoire du phare de Sidi-Bouafi se confond avec celle du port d'El Jadida.
Sans vouloir remonter plus haut que les annales d'El Jadida, au peut dire que c'est une campagne européenne (la compagnie paquet) qui révéla, au cercle dernier, à l'attention du monde commercial européen et autre Atlantique, le port d'El Jadida lorsqu'il établit la première ligue de cargos sur les côtes atlantiques marocaines.

Une rade sûre


A ce moment, il y avait 30 ans, à peine qu'El Jadida, fermée par ordre des autorités marocaines après le départ des Portugais en 1769, avait pu rouvrir ses portes à une colonie juive d'Azemmour, venue s'installer en 1881.
Les premiers européens ne vinrent s'établir dans la ville et y commencer que quelques années plus tard. El Jadida fut l'un des premiers ports desservi par des compagnies européennes, en raison de la sûreté de sa rade qui quoique foraine permettait le travail en toute saison et n'était pas, comme les autres ports de la côte, gênée par les inconvénients de la barre.
El Jadida ne tarda pas à devenir le centre d'un trafic important entre Marrakech et le sud d'une part, Marseille, Bordeaux et d'autres ports européens d'autres part. Tandis que ces dernières villes apportaient, entre autres, le sucre et la bougie, par les bateaux, ceux-ci comme fret de retour remportant les céréales des Doukkala et du Haouz.
El Jadida fut, dans le temps, le véritable et unique port de la côte Atlantique pour le transit avec l'intérieur. C'est là un fait historique rapporté dans toutes les annales. Alors que les bateaux étaient réduits à faire le bouchon devant Casablanca pendant des jours et des semaines, le débarquement s'opérait, à El Jadida, en eau calme et dans des conditions de sécurité parfaite. Cette situation est bien connue des vieux marins.
Il se créa donc, à El Jadida, au siècle dernier, un courant commercial est maritime des plus actifs, grâce à la nature, aux circonstances favorables et la richesse des Doukkala. Aussi, en 1913, de part l'importance du trafic que connaissait le port d'El Jadida, la nécessité d'édifier un phare à grande portée pour la navigation en haute mer s'est fait sentir. Le service des travaux publics se mit à l'œuvre en 1914 et le phare fut terminé en 1916. De nos jours, outre le rôle naturel qui lui revient, fait insolite, le phare de Sidi-Bouafi remplit une fonction thérapeutique…
En effet, parmi ses visiteurs, on compte nombre de femmes accompagnant leur enfants au sommet du phare pour les guérir contre la «coqueluche» la hauteur, les 248 marches de la tour, et les vertus du Marabout Sidi-Bouafi, aidant…
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