Le projet du jeune Naciri tarde à venir

Natif de Kénitra, notre jeune homme avait ramené dans ses valises, outre es effets personnels, un beau projet savamment fignolé avec plans de travail, organigramme, maquettes, tableaux, notes explicatives sur chaque phase et chaque tranche, propositions dûment augmentées sur les modalités de financement, etc.
Plein d'enthousiasme, fort de l'engagement de partenaires allemands à le soutenir et à l'accompagner et, surtout, intimement convaincu que son projet était de nature à séduire plus d'un responsable ou d'une sphère de décision tant le déficit de notre pays en ce domaine est grand, M. Nassiri s'engagea à fond pour la concrétisation de son idée.
Il entreprend d'abord de localiser un sîte à la mesure de cette dernière, ce qu'il trouva après bien des randonnées et des consultations dans le cadre enchanteur des Zemmour et précisément, dans la province de Khémisset.
Le problème foncier comme on dit dans le jargon des entrepreneurs et qui continue d'hypothéquer bien des projets et initiatives ne se posant plus, il décida d'attaquer la phase suivante c'est-à-dire entreprendre les démarches administratives en vue de décrocher les autorisations nécessaires.
Or, cela dure des mois déjà et notre bonhomme n'arrivant même pas à obtenir un rendez-vous avec un interlocuteur autorisé susceptible de déclencher enfin le processus de mise en œuvre de son projet est, aujourd'hui, au bord du désespoir et craint bien de devoir tout laisser tomber.
Mais de quoi s'agit-il en fait?
Tout simplement d'un projet de construction d'un centre d'accueil, de réadaptation et de formation des handicapés. Un genre d'établissement et de structure socio-éducatifs qui nous font si cruellement défaut et qui ne devrait absolument rien coûter à l'Etat puisque entièrement à la charge de son concepteur et de ses «sponsors» allemands.
Mieux encore ! outre qu'il promet jeunes de la région de retrouver une vie normale, le projet est de nature à contribuer - à son échelle bien sûr - à endiguer le chômage en générant des emplois.
Mais qui tient à ce que cela n'aboutisse pas ? Ou, en tout cas, pas de si tôt !
Mme le ministre en a-t-elle, au moins, eu vent?