Naissance de SAR Lalla Khadija

Les nouveaux abattoirs fonctionnent normalement et la viande ne manque pas

Coiffés et revêtus de plastique blanc, tenue obligatoire pour pénétrer dans les locaux des nouveaux abattoirs de Casablanca à Sidi Othman, les personnalités et la délégation de journalistes qui se sont rendus sur place mercredi ont pu constater que cette

30 Mai 2002 À 19:15

Les chiffres de l'abattage communiqués sont rassurants : le 20 mai, soit deux jours après la mise en service des nouveaux abattoirs, ils étaient de 450 ovins et 150 bovins d'où l'augmentation du prix de la viande à cause du déséquilibre entre l'offre et la demande car on n'a pas abattu en nombre suffisant, mais les 27 et 28 mai le chiffre atteignait 600 bovins et 1600 ovins. Voilà qui rassurera les plus pessimistes puisqu'on est revenu à la normale après seulement dix jours de déséquilibre du marché dû à la mise en service des nouveaux locaux. Les prix devraient donc revenir à ce qu'ils étaient avant le transfert à Sidi Othmane.
Par rapport aux anciens abattoirs datant de 1918 - qui ont bien rempli leur rôle durant 84 ans- les choses ont radicalement changé, la transparence est de rigueur, l'abattage est halal, les sources de danger sont maîtrisées grâce au matériel neuf et à l'hygiène pratiquée, toutes les salles sont réfrigérées, la propreté est maintenue régulièrement par jets d'eau et les règles sont drastiques : pas question de pénétrer sans protection vestimentaire pour l'hygiène, toute bête sacrifiée est anonyme et contrôlée par les services vétérinaires. Si une bête est malade, elle est immédiatement incinérée et toutes les farines animales produites sont dénaturées pour qu'elles ne puissent servir d'aliment de bétail.
Le wali de Casablanca, M. Driss Benhima, le président de la Communauté Urbaine de Casablanca, M . Sâad Abassi, le gouverneur de la préfecture de Ben M'Sick Sidi Othmane, M. Bouchaïb Fokar, le préfet de police M. Bouchaïb Rmail, étaient présents ainsi que le staff des nouveaux abattoirs dont le président-directeur général M. Alfredo Vicente de Mora, le directeur général adjoint et le Dr Abbdelaziz Draam, chef du service vétérinaire. Une conférence de presse a été organisée dans la salle de réunion des abattoirs.
Tout d'abord, a déclaré le wali, nous avons pu voir que l'approvisionnement se fait dans de bonnes conditions et qu'il ne devrait donc pas y avoir d'incidence sur les prix. Si, au début, la société a connu quelques défaillances techniques, celle-ci a tout fait pour que les choses s'améliorent. Toute l'infrastructure est contrôlée, cependant à Casablanca 30 à 40 % de la production sont dus à l'abattage clandestin et nous allons, de ce fait, lutter très bientôt contre ce danger. Car si une bête est malade les consommateurs mangeront de la viande provenant de cette bête. Des opérations « coup-de-poing » vont être organisées très bientôt, a indiqué M. Benhima. Si les prix ont augmenté la semaine dernière c'est à cause du déséquilibre entre l'offre et la demande. Nos excuses aux Casablancais qui ont souffert de cet état de fait.
Aujourd'hui, grâce au nouvel équilibre du marché, les choses vont revenir à la normale même si tous les problèmes ne sont pas encore réglés.
Nous avons constaté durant cette visite, a poursuivi le wali, que les conditions religieuses d'abattage sont respectées ainsi que les conditions d'hygiène qui n'ont rien à voir avec les anciens abattoirs. Le contrôle est effectué par un vétérinaire du ministère de l'Agriculture et nous devons nous féliciter aujourd'hui que le marché soit approvisionné en viande de qualité. La crise a été traversée.
Pour venir en aide au surcoût dû aux nouvelles installations, nous nous sommes promis de combattre l'abattage clandestin où les conditions d'hygiène ne sont pas respectées et au niveau duquel les gens ne payent pas de taxes. Si une bête est tuberculeuse, celui qui achètera dans le clandestin la mangera, si le propriétaire a une bête malade il l'introduira dans l'abattage clandestin. L'assainissement doit donc se faire de l'amont à l'aval.
D'autre part, a indiqué le wali, il devient urgent que la chaîne de froid soit améliorée. Auparavant les viandes sortaient chaudes des anciens abattoirs et elles étaient convoyées chaudes, aujourd'hui elles sortent réfrigérées des abattoirs et si la chaîne est rompue les viandes peuvent se putréfier. Même les bouchers ont amélioré leur système de conservation.
Quant à la taxe qui était de 2 à 2,50dh elle est aujourd'hui taxée de 4 à 5,50 dh, l'augmentation sera progressive sur 6 mois. . Cela permettra à la Communauté Urbaine de payer ses dettes.
Quant au problème social, a déclaré le wali, il a été exagéré par la presse. Le personnel est passé de 500 à 370 personnes et les autres ont été mis à la retraite, de plus nous avons délivré des cartes de chevillards ce qui leur permettra de devenir commerçants en viande aux abattoirs L'abattage rural est obligatoire, il est légalement permis et contrôlé par le ministère de l'Agriculture mais le problème est qu'une partie des abattages entre en ville et que la chaîne de distribution peut être retardée ce qui représente un danger du point de vue de la conservation .
Pour le wali de Casablanca la restructuration du secteur de l'abattoir est entamée et l'industrie de la viande va s'équilibrer naturellement, le marché va se régulariser tout seul malgré les petits lobbies, les spéculateurs et l'abattage clandestin.
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