Naissance de SAR Lalla Khadija

Les problèmes de l'environnement doivent être gérés en harmonie avec l'économie

El Jadida en particulier, et Doukkala en général, ont une position originale au regard de leur environnement. Une position qui implique une grande resposnabilité pour la préservation des espaces naturels qui sont des atouts considérables. Or, ces dernière

22 Septembre 2002 À 16:54

Dernièrement, le professeur Paul-Guy Fournier,directeur de recherche au CNRS en France et président de Scient Artphie, a séjourné pendant quelques semaines à El Jadida. Et comme il est aussi conseiller scientifique dans le domaine de l'environnement et qu'il travaille avec l'Université Chouaïb Doukkali d'El Jadida sur les problèmes de l'environnement, nous l'avons contacté pour lui demander son avis sur les problèmes de l'environnement à El Jadida afin d'éviter toute équivoque concernant la pollution dans les Doukkala.
Selon cet eminent chercheur français, il y a des éléments magnétiques dans le sable de la rivière d'Oum Rbia qui débouche à Azemmour. Par conséquent, il a essayé, en collaboration avec des professeurs de la Faculté des sciences d'El Jadida, de voir des corrélations entre ces produits magnétiques et les déchets du bateau échoué en rade d'El Jadida ou avec les rejets de la centrale thermique du Jorf Lasfar. Le but de cette étude c'est d'essayer d'exclure complètement ce phénomène.
Ce comité franco-marocain a aussi étudié les algues de la région, les terres et la plaine des Doukkala et a fait un constat : la province d'El Jadida est donc polluée.
Pour répondre à cette question cruciale, M. Paul-Guy Fournier dit : "Il y a deux types de pollution : organique. La pollution organique c'est la pollution avec des éléments qui contiennent du carbone, de l'hydrogène, de l'oxygène et de l'azote. Je ne suis pas compétent dans ce domaine, dit-il. La pollution inorganique, c'est la pollution avec les métaux lourds; le zinc, le fer, le plomb, etc.
Nous avons étudié cela systématiquement avec nos collègues marocains et nous avons trouvé qu'il n'y a aucune raison d'inquiétude sauf, peut-être, dans l'embouchure de la rivière sur Azemmour où il y a des phénomènes magnétiques que nous observons. Mais, à part cela, il n'y a rien. C'est vrai qu'il faut être vigilant sur les problèmes de pollution. Mais il ne faut pas avoir tendance à les exagérer parce qu'il ne faut pas crier systématiquement au loup, au loup puisqu'à la fin, on ne vous croit plus. Il y a des problèmes importants qui doivent être gérés en osmose avec l'économie, c'est-à-dire qu'on règle un problème de pollution, mais il faut avoir le smoyens de bâtir une économie à côté intelligemment. Il faut donc que l'étude de la pollution ne soit pas un frein au développement industriel. Il faut qu'il aillent de pair et de façon intelligente. Donc, il faut tenir compte des erreurs de ce qui était avant et avancer dans le bon sens».
D'après ce que dit M. Paul-Guy Fournier, il faut déduire que le respect de l'environnement à El Jadida en particulier, et dans les Doukkala en général, nécessite qu'on veille à ce que les activités humaines ne le dégradent pas, vu que le développement de l'économie et le tourisme sont intimement liés à la question de la préservation des espaces naturels, de la protection du littoral et des espaces verts et de l'amélioration du cadre de vie. Tout cela sans oublier aussi les domaines de l'amélioration des réseaux (pluvial, adduction d'eau) et du traitement des eaux usées et des déchets.
En conclusion, si M. Paul-Guy Fournier, en tant que conseiller scientifique en environnement, nous rassure sur "la santé» de l'environnement d'El Jadida, du moins en ce qui concerne la pollution inorganique (domaine du compétence du chercheur), on doit savoir et comprendre que le développement durable des Doukkala doit se faire dans l'équilibre afin de bâtir un avenir solide. Cet équilibre passe inéluctablement par l'harmonie du cadre de vie en préservant les espaces, en améliorant les paysages, en protégeant les ressources naturelles et en sauvegardant le patrimoine. C'est pourquoi il faut que les collectivités et les municipalités des Doukkala aient la nette conviction que les ressources naturelles de la province d'El Jadida dans leur ensemble font l'originalité et la richesse des Doukkala, notamment sur le plan touristique et économique.
Copyright Groupe le Matin © 2025