Libye: inauguration de la "Grande rivière artificielle"
Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a inauguré jeudi avec plusieurs chefs d'Etat africains le «Grand réservoir de Gardabiya» dans la région de Syrte, dans le nord de la Libye.
>Arrivés dans un convoi de Mercedes noires, les dirigeants se sont installé
D'un diamètre de 1.182 m, d'une profondeur de 16 mètres, d'une capacité de 15,4 millions de mètres cubes et d'un coût de 29 millions de dinars libyens (près de 20 millions de dollars), le réservoir de Gardabiya, du nom d'une célèbre bataille entre la puissance coloniale italienne et les Libyens, va fournir de l'eau d'irrigation à des projets agricoles et de l'eau potable à la région.
Neuf ans de travail
Dans un décor lunaire, au fond du réservoir, un groupe d'une dizaine de jeunes a égorgé un chameau, selon la coutume, pour le succès du projet, et s'est attroupé devant les canalisations pour attendre l'eau tant espérée.
Invités par un orateur à ouvrir les vannes, M. Kadhafi et les présidents africains ont libéré, en appuyant sur une touche, un flot d'eau écumeuse sur les jeunes en délire, criant des slogans en l'honneur du chef de la Jamahiriya libyenne.
Les six chefs d'Etat, menés par le colonel Kadhafi, ont ensuite emprunté un chemin menant au fond du réservoir, alors qu'une foule de jeunes couraient jusqu'à l'eau, qui montait par endroits, pour s'y jeter complètement habillés.
Entouré de chefs d'Etat africains et de sa garde personnelle, dont des femmes en treillis, le colonel Kadhafi a récité une prière, puis s'est accroupi, lavé le visage et, imité par quelques uns de ses hôtes, a bu de l'eau dans ses mains en coupe, sous les dizaines d'objectifs des photographes.
Le groupe est alors remonté vers une tente dressée à l'écart des regards pour manger avant de regagner la ville de Syrte, à une vingtaine de kilomètres, où se tenait le quatrième sommet de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (COMESSA).
Le réservoir est bâti sur la «Grande rivière artificielle», un aqueduc de 4 mètres de diamètre qui relie les villes de Benghazi, à l'est, Tripoli, à l'ouest, ainsi que Tazerbo et Koufra, plus au sud, et dont le coût est estimé à quelque 25 milliards de dollars.