Livre : Hamdouchi, le chacal blanc
Il avait fait parler de lui lorsqu'il exerçait à El Jadida, Hay Hassani, Fès et Tanger. Colombo, un surnom que les plus durs des malfaiteurs lui octroyèrent. Miloudi Hamdouchi! Voilà un nom qui ne passe nullement inaperçu tant dans les milieux de la polic
Les grands trafiquants de drogue du nord et leurs acolytes se souviennent de ses coups de filets. Docteur en Droit des Universités marocaines et française professeur de l'enseignement Supérieur et auteur de plusieurs essais, études et romans, il vient de réussir un polar intitulée «Le chacal blanc». Dans un français parfait, l'auteur nous prend dès le commencement dans un monde où le plus petit détail a son poids, criminologie oblige! Se succèdent les événements, se produit le meurtre, surgissent les soupçons, s'embrouillent les pistes...Hamdouchi a parfaitement su peindre les décors, de la cigarette aux consommations du bar, baptisé «Le grand Hangar» où «se côtoie une faune d'intrus»...
«Qui a tué Lazare ? qui a osé tuer cet écrivain quadragénaire ?
Perpétrer cet acte odieux, choquant, cruel ?
Écrivain au goût prométhéen, Lazare était un mélange d'ingénuité et de calme. Placide et flegmatique, il était un dérivé de ces créatures qui se voulaient lucides jusqu'au bout.
Dans une planète véreuse où les consciences sont tenues en échec par la spirale de l'imposture, Lazare continuait d'entretenir la flamme de l'espoir, de cultiver l'illusion dans un monde meilleur. Il chantait la vertu, fustigeait la décrépitude, s'élevait contre la déliquescence, se dressait contre la pusillanimité.
Cet homme, beau comme le printemps marocain, petit comme une minuscule, portait l'univers sur ses épaules.
Il croulait sous l'émotion et le chagrin, l'angoisse et la douleur.
Pour dire les amertumes et les vertiges, il a choisi la fiction.
Pour dénoncer la perversion qui croque les valeurs, il s'est efforcé de planer les semences de la bonté dans ces cœurs laissés en friche.
Qui aurait intérêt à supprimer cette voix ? S'interrogeait intérieurement l'officier Bakri récemment mis avec la 4e Section Judiciaire qui dirigeait à la disposition du chef de la sûreté régional de Kénitra.»
Editions Okad, février 2002. 30 DH