M. Benaïssa à Alger: le Maroc fidèle à l'esprit de l'UMA
L'attachement du Maroc à notre Union (UMA) n'a d'égal que son attachement profond et fort à l'intégrité de ses territoires, a souligné le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, M. Mohamed Benaïssa, à l'ouverture jeudi à Alger de la 19e ses
18 Janvier 2002
À 10:51
Dans une allocution prononcée à la séance inaugurale, M. Benaïssa a dit à cet égard : «Je réaffirme à nouveau, et en toute franchise et responsabilité, que l'attachement solide du Maroc à notre Union n'a d'égal que son attachement profond et fort à l'intégrité de ses territoires, autrement dit, la force de notre Union réside dans celle de ses Etats et l'intégrité de leurs territoires». Le ministre a également exprimé la conviction que l'avenir de la région est tributaire du degré de force et de cohésion de notre Union, de l'élimination de nos divergences, l'harmonie de nos politiques et la complémentarité de l'économie de nos pays. M. Benaïssa a tout autant mis l'accent sur le respect des constantes nationales de chaque membre de l'Union, notant que l'attachement à l'esprit et à la lettre du traité de Marrakech constitue la seule et unique voie à même de faire face aux défis et aux contraintes multiples, de gagner les paris et d'aller de pair avec le courant de la mondialisation et ses exigences. Notre foi inébranlable et notre ferme engagement en faveur de l'Union maghrébine, en tant que revendication populaire, incontournable, régionale et historique, nous interpelle, en cette étape délicate, à réunir le climat politique et les mécanismes méthodiques et pratiques pour la réalisation de la relance escomptée de cet espace, sur des bases solides, claires et irréversibles, a souligné le ministre. M. Benaïssa a relevé que la bonne volonté qui anime les dirigeants et les gouvernements des pays membres fait que notre mission nous impose une révision globale, objective et sereine de tout le cumul enregistré durant la précédente phase et concernant les accords, programmes et projets, et ce, en vue d'une évaluation réaliste du bilan d'action et une identification minutieuse des difficultés qui empêchent l'action maghrébine de se hisser au niveau souhaité auquel aspirent nos peuples. Il a ajouté que les événements internationaux vécus au cours des derniers mois et semaines prouvent que notre destin en tant qu'Etats dépendra, plus que jamais, de notre regroupement et notre accord sur les principes et fondements à même de nous assurer l'immunité protectrice contre tout ce qui menace nos composantes civilisationnelles, historiques et notre identité. Le ministre a relevé que l'intensification de la concertation et de la coopération s'impose de manière impérative pour la défense des intérêts communs du Maghreb au sein des Organisations internationales et régionales, dont en premier lieu l'Union européenne, qui, a-t-il dit, a franchi un nouveau pas vers l'unité et le regroupement, avec l'entrée en vigueur de la monnaie unique. L'accent doit être également mis sur la défense des intérêts de la communauté maghrébine établie en Europe, surtout dans le contexte actuel, où sont particulièrement ciblées les communautés arabes et musulmanes en Europe occidentale en relation avec les retombées des attentats du 11 septembre. M. Benaïssa a noté que l'actuelle session offre l'occasion de fixer les priorités et de dégager une démarche pratique pour la concrétisation du concept rénové escompté pour l'Union, notamment en ce qui concerne les perspectives d'action de l'Union. Il est aussi recommandé de rationaliser l'action maghrébine pour éviter le caractère routinier et répétitif des réunions, de façon à ce que les décisions et recommandations soient traduites sur le terrain et rendues tangibles pour le citoyen maghrébin qui demeure la source et le pilier de base pour toute construction maghrébine durable et interactive. Le ministre a affirmé que les atouts communs aux pays de la région constituent la meilleure garantie et le grand stimulant vers l'édification du Grand Maghreb Arabe, tout comme ils constituent un pari stratégique à gagner, afin de ne pas être en reste par rapport au processus régional et international, a-t-il dit, mettant l'accent sur la nécessité de prise de décisions et recommandations à même d'impulser notre action "dans un cadre de clarté, de transparence et de rationalité”. Par ailleurs, M. Benaïssa a souligné que la situation au Moyen-Orient constitue une source de "grande préoccupation” et exprime la solidarité inconditionnelle avec le peuple palestinien et le soutien total à sa direction légitime, l'Autorité nationale palestinienne, face à l'agression israélienne, appelant à l'arrêt de l'escalade et au retour à la table des négociations, ainsi qu'à la levée de l'embargo imposé à l'Irak. Concernant le terrorisme, M. Benaïssa a réitéré que le Royaume du Maroc condamne énergiquement ce phénomène sous toutes ses formes, tout en considérant que "la lutte contre ce phénomène, étranger à notre religion et à ses composantes civilisationnelles, historiques et culturelles, implique aussi l'éradication de ses raisons à travers un traitement global et équitable” des situations conflictuelles. Après avoir rappelé le soutien du Maroc à la campagne internationale contre le terrorisme et ses sources d'encouragement, d'hébergement et de financement, le ministre a souligné que l'invitation faite par S.M. le Roi Mohammed VI pour la tenue au Maroc d'une conférence élargie, dans le courant de l'année, sur le dialogue des religions et cultures, constituera une occasion propice aux ouléma, aux intellectuels et aux médias de se pencher sur les nouvelles menaces auxquelles est confrontée l'humanité, du fait de l'aggravation des phénomènes d'extrémisme et de violence, aux fins de dégager des propositions pertinentes à ce sujet.