Fête du Trône 2006

Mawazine s'achève sur une note d'apothéose : Rabat, cité du cosmopolitisme et des arts

Inauguré samedi 18 mai à Rabat, le festival Mawazine a couvert une semaine entière de chansons, de culture et d'art. Sous le signe des rythmes du monde, sous les lampions lumineux et phosphorescents, le festival s'est déroulé dans une réjouissance de fête

23 Mai 2002 À 21:53

Les Dogons du Mai, Ebony Steel Band, connus pour faire exploser les salles de Notting Hill de Londres et puis cette Diablada d'Oruro qui a fasciné un public extasié.
Le dimanche 19 mai , Youssou N'Dour avait littéralement emporté la grande scène dans un délire collectif où la world music sacrifiait à l'africanisme culturel et anthropologique certes, mais dénotait un ancrage à l'universalisme avéré. La grande scène vibrait aux tons d'un concert où le cosmopolitisme, la fraternité et la solidarité étaient de mise. Parallèlement, au théâtre Mohammed V, à Dar Mrini, en pleine médina à Rabat ou à Dar Hakam, Nazaré Pereira, Mamady Seydi ou Oumou Sangaré, chacun à sa manière, dans son art et sa discipline, envoûtait un public bigarré, entièrement dévoué à la découverte d'horizons nouveaux. Pour ne pas être en reste, la culture a eu ses droits : d'un colloque à un séminaire, les cultures et les civilisations se croisaient sous l'œil ébahi du public. «L'Afrique-Amérique latine, influences réciproques» a constitué un thème d'une actualité brûlante, débattu avec intérêt et les vernissages des Oudayas, à travers notamment «Makishi», Touhami Ennadre. Ils sont relayés par Mory Kanté ou le quatro de Maurice Reyna à Dar Al-Batoul. Au Dawliz et à la salle du 7ème Art, un cycle sublime de cinéma a projeté quelques chefs-d'œuvres, dont le film mexicain «l'Evangile des merveilles» d'Arturo Ripsten (STF) , le long métrage vénézuélien « Une maison avec vue sur la mer» de Alberto Arvelo.
La caractéristique essentielle de Mawazine, outre le fait que c'est la première édition, est d'abord la remarquable densité de la programmation. Jamais, en effet, festival - notamment à ses débuts - n' a concentré autant de séquences et de personnalités les unes aussi prestigieuses que les autres. Jamais aussi manifestation n'aura tenu en haleine pendant plus d'une semaine le public, plongé dans un univers de couleurs et de signes. Il faut d'emblée rendre hommage aux organisateurs, dont notamment la Wilaya de Rabat, la Région, la Communauté urbaine, le Conseil préfectoral et l'agence A 3 Communication ainsi que les dizaines de volontaires et de bénévoles, soldats anonymes qui, l'amour de leur ville aidant, ont hissé les couleurs d'une manifestation promue à grandir à coup sûr.
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