LE MATIN
04 Juin 2002
À 19:52
Le spectre de la guerre semble s'éloigner. Malgré la signature par le Pakistan de l'Acte d'Almaty qui condamne le séparatisme, l'Inde est loin d'être satisfaite, New Delhi exigeant de la part d'Islamabad des actes concrets. Selon le Premier ministre indien, cet engagement n'est pas suffisant. Il serait même sans valeur comme les deux précédents pris oralement par le Président pakistanais de mettre un terme aux activités des groupes séparatistes. Islamabad a toujours nié soutenir ou abriter des activistes. La guerre verbale entre les deux pays et les accusations de part et d'autre de soutien au terrorisme et de terrorisme d'Etat ont marqué les travaux du sommet d'Almaty. Il est clair que la détente des relations n'est pas pour demain et que la médiation américaine menée par le secrétaire d'Etat à la défense aura toutes les difficultés à réussir là où la diplomatie russe a échoué.
La Chine, alliée du Pakistan dont les observateurs attendaient un soutien à la médiation russe, a pris cause, de manière implicite, pour New Delhi. Le Président chinois Jiang Zemin a déclaré que le terrorisme est un sujet prioritaire pour le sommet et que la Chine est, elle aussi, victime de ce fléau, en faisant allusion aux séparatistes ouïghours. Le Pakistan semble de plus en plus isolé. Après son rôle dans la guerre en Afghanistan contre le terrorisme, il se trouve en position
d'accusé.