Moussem Moulay Abdellah Amghar, cité des tentes
Comme il est de tradition et à pareille époque, la commune de Moulay Abdellah, située à 9 km de la ville d'El Jadida, célèbre son moussem.
LE MATIN
05 Août 2002
À 19:00
Cet événement à caractère religieux, touristique et économique qui s'est ouvert le 2 août se poursuivra jusqu'au 8 du même mois.
La cérémonie d'ouverture a été présidée par M. Brahim Frej, chambellan de Sa Majesté le Roi accompagné du gouverneur de la province d'El Jadida, M. Mohamed Fassi Fihri. Après la prière du vendredi au mausolée du Saint, des prières ont été élevées implorant le Tout-Puissant de préserver Sa Majesté le Roi Mohammed VI et le combler en la personne de S.A.R. le Prince Moulay Rachid et d'accueillir en Sa Sainte Miséricorde S.M. Hassan II et S.M. Mohammed V.
Cette cérémonie a été marquée par la distribution des lunettes de vue aux élèves malvoyants des communes rurales et de fauteuils roulants aux handicapés, ainsi que par la remise d'un don Royal aux chorfas Amgharyines par M. Brahim Frej.
La cité de tentes qui se dresse chaque année sur les rives de l'océan Atlantique, à 9 km d'El Jadida, est un hommage solennel rendu par les générations aux vestiges d'un passé pétri par la foi en l'Islam et en amour du sol ancestral.
Ce haut lieu de l'histoire de la nation porte le nom de Moulay Abdellah en l'honneur d'un Idrisside descendant d'Abou Fida Ismaïl Amghar, chef tribal entre 1100 et 1150 l'ère chrétienne, qui fut à l'origine de la construction du ribat.
Cette enceinte fortifiée a été élevée autour d'un des plus anciens minarets de l'Islam (1050), à l'endroit où avait été construit Tit, le fameux fortin de l'antiquité édifié par les premiers Sanhajas. Ce sanctuaire, reconstruit à la fin du XII et au début du XIIIe siècle, dû, après avoir longtemps fait preuve d'une résistance héroïque, ouvrir ses portes aux armées portugaises qui l'on investi au début du XVIe siècle. Cependant, l'occupation de la place forte prit fin lors de l'expédition du Sultan ouatasside Mohamed El Boutoughali qui en démantela les fortifications et l'a vida de ses habitants.
Ce fait d'armes annonça le début d'une éclypse que la mosquée forteresse a connu pendant près de trois siècles.
Afin de garder vivant le souvenir des batailles victorieuses contre l'occupant et manifester leur reconnaissance au patron des lieux et à ses descendants d'avoir élevé cette mosquée fortifiée à la gloire de Dieu, les Doukkalis ont pris la coutume de venir dresser leurs tentes aux pieds du sanctuaire et manifester durant sept jours leur ferveur et leur joie.
C'est ainsi qu'aujourd'hui plus de 10.000 tentes, (pour 300.000 personnes) sont plantées annuellement, faisant penser à une gigantesque Mehalla campant contre les murs d'une cité.
Danses populaires
Ces visiteurs s'adonnent à de nombreuses festivités d'ordre religieux ou autres, dont les fantasias qui rassemblent plus de 1.000 cavaliers, les chants et danses populaires, les jeux, les compétitions traditionnelles (chasse au faucon…).
L'évocation de pareille manifestation rappelle la place que tient la province d'El Jadida dans le patrimoine culturel et historique du Maroc. Il n'est pour s'en rendre compte que d'ouvrir une carte des sites et monuments : Azemmour, (Mazagan), El Jadida, Oualidia, Kasbah de Boulouane, Madinat Al Gharbaiya…
Tant de noms évocateurs d'une histoire riche en événements.