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Plus de 21.000 Marocains refoulés d'Espagne en 2001

Les autorités espagnoles ont reconnu avoir refoulé en 2001, aux postes frontaliers, 22.984 immigrés, dont plus de 21.000 Marocains, qui avaient tenté d'entrer illégalement en Espagne et affirmé disposer en même temps de plus de 127.000 postes d'emplois

26 Avril 2002 À 20:42

Ces deux données ont été révélées, mercredi lors des séances de contrôle à la Chambre basse espagnole, séparément par le Président du gouvernement, M. José Maria Aznar, et le délégué du gouvernement pour les affaires de l'immigration et les étrangers, M. Enriqué Fernandez-Miranda, qui ont voulu attirer l'attention sur les implications socio-professionnelles de la question de l'immigration en Espagne.
M. Aznar a précisé qu'actuellement, un total de 127.216 offres d'emploi sont déposées aux différents bureaux d'emploi et qu'aucun Espagnol n'en veut. Les chômeurs recensés boudent ces emplois ce qui amène l'Exécutif à revoir le mode de versement des allocations de chômage afin de mettre un terme à cette situation, a-t-il dit.
De son côté, M. Fernandez-Miranda a apporté à la commission de la justice et de l'intérieur de nouvelles statistiques sur l'immigration en Espagne, notamment le cas de sans-papiers refoulés, détenus ou expulsés, dont le nombre est inférieur à la moitié du nombre d'emplois boudés par les Espagnols.
Durant l'année dernière, 18.517 clandestins qui tentaient de débarquer illégalement sur les côtes espagnoles ont été arrêtés, dont 14.405 au Détroit de Gibraltar et 4.112 aux Iles Canaries.
En comparaison avec l'an 2000, le nombre de clandestins qui ont traversé le Détroit n'a augmenté que de 1.600 alors que ceux qui ont été arrêtés sur les côtes canariennes a doublé (passant de 2.410 en 2000 à 4.112 en 2001).

Les Marocains en tête de liste

Un total de 44.841 immigrés en situation irrégulière ont été rapatriés, expulsés vers leurs pays d'origine ou carrément interdits de fouler le territoire espagnol au cours de l'année dernière.
Les personnes qui ont été refoulées aux postes frontaliers de l'aéroport de Barjas, aux ports d'Almeria, de Sebta, d'Alicante, Algesiras, ou de Barcelone étaient principalement de nationalités marocaine, colombienne et équatorienne. Celles qui ont été détenues sans papiers après leur entrée dans le territoire espagnol étaient au nombre de 22.984, dont 21.706 Marocains.
Le nombre d'immigrés expulsés, sur la base d'une procédure judiciaire, s'est élevé à 12.976 (contre 6.579 en 2002) à cause surtout de l'application stricte des dispositions de la nouvelle loi sur l'immigration, adoptée le 23 décembre 1999. Les Marocains ont été en tête de la liste des clandestins expulsés.
Dans les dernières statistiques officielles du ministère espagnol de l'Intérieur, auxquelles a eu accès jeudi MAP-Madrid, on relève que 19 personnes ont été portées disparues et que 170 immigrés ont péri dans le naufrage d'embarcations de fortune survenus au large des côtes espagnoles durant la période allant du 1er novembre 1998 au 24 avril 2002, y compris les neuf subsahariens dont les corps inanimés ont été repêchés, mercredi matin, dans les Iles Canaries.
Le 26 septembre 1998, était le jour le plus dramatique avec 38 morts dans un naufrage d'une embarcation de fortune dans le Détroit de Gibraltar, rappelle-t-on. Le 26 septembre 1992, quelque 35 autres immigrés avaient perdu la vie dans un autre naufrage similaire.
Actuellement, l'Espagne compte 1.243.919 étrangers (46% d'extra- communautaires), soit 3% de sa population. Le nombre d'affiliés à la sécurité sociale est de 675.410 dont la majorité sont des Marocains (plus de 120.000).
D'après les mêmes statistiques, un total de 1.060 pateras ont été arraisonnées en 2001, 362 réseaux d'immigration illégale ont été démantelés et 1.223 de leurs responsables ont été arrêtés.
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