Pourquoi la gare routière Ouled Ziane est boudée par les voyageurs

Trois ans après l'inauguration de cette réalisation, les espoirs des uns et des autres se sont envolés, vue les nombreux problèmes qui persistent encore autour de cet édifice, boudé par ceux qui sont censés l'utiliser.
Les travaux de construction de la nouvelle gare routière se sont étalés sur près de 10 ans, à partir de 1990.
Cette nouvelle station, inaugurée, le 19 février 1999, fut opérationnelle à compter du 12 avril 1999, pour un coût de 103.843.701, 52 DH, financé en partie par la communauté urbaine tandis que le complément, soit 40 millions et 500.000 DH a été pris en charge par le Fonds d'équipement communal.

32 guichets en partie désertés

Au moment de la mise en service de la gare routière Ouled Ziane, le Grand-Casablanca en comptait des dizaines, plus ou moins fonctionnelles.
Mais, c'étaient deux gares routières qui furent «condamnées» : celle de Ben Jdia et celle de Garage Allal.
D'autres continuent, jusqu'à l'heure actuelle, leurs activités.
Dans le nouvel édifice de la route des Ouled Ziane, s'étendant sur 4 ha, avec 7500 m2 de superficie bâtie, 14500 m2, couverts et des quais occupants 32500 m2, 32 guichets furent aménagés.

Mais, pour qui ?

Comme il nous arrive de la constater quotidiennement, les voyageurs potentiels boudent la gare routière de la route Ouled Ziane et pour cause ?
Des tarifs préférentiels proposés aux voyageurs, en dehors de l'enceinte de la gare routière.
Et oui, et pour s'en persuader, il n'y a qu'à voir le nombre impressionnant de voyageurs qui se tiennent debout, à l'extérieur de la gare routière des Ouled Ziane, attendant avec leurs sacs et leurs caisses, le passage des autocars pour «embarquer», à moindre prix.
Là, des courtiers, mènent le bal, à la recherche de la clientèle pour lui faire des propositions meilleures que celles des guichets.
Pendant que les transactions vont bon train en dehors de la gare routière, au vu et au su de tout le monde, la route longeant Souk Addamir (Souk Hadda) est assaillie par des marchands ambulants.
L'un d'eux, un garçon d'une douzaine d'années fut malmené sous nos yeux, le dimanche dernier, alors qu'il tentait d'écouler des paquets de biscuits.

Conflit latent

Nous avons tenté d'en savoir plus sur les raisons qui font que les voyageurs boudent la gare routière Ouled Ziane : il semble qu'un conflit oppose le concessionnaire de la gare routière au groupement des transporteurs.
Certains de ces derniers, reprochent à la communauté urbaine d'avoir concédé l'exploitation de la gare routière des Ouled Ziane à un non professionnel.
D'autres, proposent que la communauté urbaine confie la gestion de la gare routière à la corporation des transporteurs dont certains vont jusqu'à offrir de meilleures propositions aux élus.

Plan d'assainissement

Ce conflit qui perdure, porte préjudice non seulement à l'édifice mais également à son voisinage immédiat : arrêts incessants des cars, à l'extérieur de la gare, en quête de clients, embouteillages, klaxons incessants, querelles et marchandage à propos du prix du ticket.
Les entrées et sorties des cars, de la gare routière, posent également problème et perturbent le trafic.
Or, suite à un incident survenu dans un autocar (explosion d'une boulonne, le 27 août 2000), un plan de sécurité et d'assainissement fut mis au point par les pouvoirs publics et dont les principaux objectifs sont :
- «L'interdiction de toutes les activités informelles de nature à porter préjudice à la marche et à l'activité de la gare, notamment celle des courtiers.
- L'organisation de l'accès à l'intérieur de la gare routière et ce, en veillant à ce que les billets soient achetés par les usagers directement et uniquement dans les guichets.»
Que sont devenues ces décisions adoptées l'an dernier ?
Pratiquement au point mort et l'anarchie continue...