Fête du Trône 2006

Sahara : Alger tombe le masque

L'information a paru dans une récente édition du quotidien londonien Asharq-al-awsat : l'Algérie aurait proposé à M. James Baker, représentant personnel du secrétaire général des Nations unies, un plan de partage du Sahara marocain. Une proposition qui a

18 Février 2002 À 21:06

Alger, qui essaie de faire passer sa proposition pour une solution à l'impasse actuelle, tente également de convaincre la communauté internationale que c'est un important tournant dans sa position.
Ni l'un ni l'autre de ces objectifs n'ont de chance d'être atteints, estiment les observateurs qui, entre autres faits, rappellent que, sans doute mise au courant de ces événements, la mission des eurodéputés, qui a visité les provinces sahariennes du Maroc, a cependant condamné «ceux qui refusent le plan Baker».
En fait, commente-t-on après cette annonce, la «solution» préconisée par Alger est un grave retour en arrière. Elle caricature la première solution de partage de l'ancienne colonie espagnole entre le Maroc et la Mauritanie. Au lendemain du retrait des Espagnols du territoire, en effet, Assaguia Al Hamra, sa partie nord, est revenue au Maroc tandis que la Tiris Algharbya était allée à la Mauritanie qui s'en est retirée par la suite. Pire : la proposition algérienne est également contraire aux aspirations des populations locales. En fait, les habitants de Dakhla et de son arrière - pays ont toujours fait montre d'un attachement sans faille au Maroc et au Trône Alaouite et, ne serait-ce que pour cela, le stratagème algérien ne tient pas la route.
Ce sentiment de refus, il est certain qu'on le trouvera chez l'ensemble du peuple marocain pour qui la question de l'intégrité territoriale de la nation ne souffre aucun marchandage ou compromis. En sorte que, d'une erreur d'appréciation à une autre, la proposition éhontée de l'Algérie n'a aucune chance de passer.
Elle a néanmoins le mérite de clarifier les choses. Après vingt sept ans d'hypocrisie politique et de duplicité diplomatique, le pays voisin avoue enfin son jeu.
Ce ne sont pas les principes de droit et les grandes idées humanistes qui lui dictent son attitude dans la région, mais bien des préoccupations bassement matérielles et égoïstes. En préconisant le partage comme solution à la question du Sahara, Alger a tombé le masque, ont commenté de nombreux analystes de la vie politique maghrébine. Exit le droit à l'autodétermination pour les populations dans ce plan de partage : elles jouent enfin pleinement et clairement le rôle d'alibi politique que leur a toujours fixé le casting algérien.
Le grand principe du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, souvent avancé par le pays voisin pour contrer la volonté d'union nationale du peuple marocain , a fait long feu à Alger. Sans doute aucun parce qu'il n'y a jamais pris réellement. Certainement parce que la cohésion du peuple marocain a su déjouer toutes les intrigues visant son intégrité et son unité. Tout aussi certainement parce que le droit et la vérité triomphent toujours du mensonge et de l'injustice.
Une autre question est aujourd'hui claire et évidente : celle de la responsabilité dans la lenteur de la construction maghrébine. On sait que la plupart des observateurs conviennent que le différend sur le Sahara retarde cette édification. On sait aussi aujourd'hui qui est derrière cet énorme gâchis. Si tant est qu'un jour on ne l'a pas su.
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