Spécial Elections 2007

Saïd Aouita est de retour

Saïd Aouita est de retour au bercail. Cela lui arrive souvent certes mais cette fois-ci c'est pour y rester … définitivement. Il veut relever le défi, non pas sur la piste comme il a toujours pu le faire, mais sur le champ du management. Il prône une

11 Janvier 2002 À 18:46

• Après votre départ du Maroc, vous vous êtes engagé avec un pays du Moyen-Orient
- Non, je n'ai jamais fait cela. Pour vous dire, je me sui rendu au Golfe deux fois depuis 10 ans. En 1995/96 j'ai effectivement encadré des stages en faveur des entraîneurs proche-orientaux.
• Toutes ces années consacrées seulement aux études?
- Tout à fait. J'ai obtenu un masters de gestion aux USA. Cela n'a rien à voir avec le sport mais celui-ci pourrait s'en servir. Et j'ai l'intention d'en faire usage au Maroc.
• C'est pas évident a priori sachant que le milieu n'est pas propice pour appliquer votre approche scientifique.
- Peut-être. Nous constatons en fait la dualité de la gestion et de la performance. La performance est supérieure à la gestion qui reste encore en retard. Moi je dis que notre athlétisme n'est pas aussi fort qu'on le croit. Nous n'avons pas de titres de champions arabes, d'Afrique et même pas du Maghreb. On dispose seulement de 2 ou trois champions du monde. La politique sportive ne reflète pas le vrai visage du Maroc. Aussi, il faut que la formation de champions de haut niveau s'appuie sur une gestion scientifique au niveau des clubs.
• Vous avez bouleversé l'athlétisme national en tant que compétiteur, compteriez-vous faire de même en tant que gestionnaire?
- Je ne peux pas le faire tout seul. Cela incombe à la Fédération et aux gens qui la dirigeront.
• Ne seriez-vous pas venu également pour déposer votre candidature pour la présidence de la Fédération?
- Absolument pas. Mais je ne peux pas refuser ce poste si les clubs le souhaitaient. Entre nous, je n'ai pas cette ambition, mais mon souhait est que le nouveau gestionnaire de la Fédération soit issu du milieu de l'athlétisme et qu'il dispose d'un bagage en management. C'est vrai que je réponds à ces deux critères mais je ne suis qu'un président de club, Aouita sport club. Et puis n'oublions pas que la gestion de la Fédération rentre dans le cadre de la politique sportive en générale tracée par l'administration de tutelle. Pour moi, le bureau fédéral doit être constitué à hauteur de 80% de gens du terrain. Cela permettra une bonne entente entre la Fédération et les clubs.
• Vous n'êtes pas venu également pour vous lancer de nouveau dans la politique?
- Je ne le referai jamais. Je regrette encore cette aventure irréfléchie. D'ailleurs, mes études n'ont rien à avoir ni avec la politique ni avec le sport.
• Bien gérer l'athlétisme, veut dire quoi au juste?
- Cela suppose qu'il ne faudrait plus se contenter des records et des médailles de quelques athlètes.
Il faut une restructuration qui commencera par la base. Nos clubs se limitent en général à l'encadrement de coureurs de demi-fond. Or, il faut que l'éventail des disciplines soit élargi au possible au niveau du club. Que cela aille du sprint, en passant par les disciplines techniques et en terminant par le fond. Tout le monde veut ressembler à Aouita, et là je ne suis pas d'accord.
• Cela suppose que les présidents de clubs devaient être diplômés en management comme vous?
- Non, c'est au futur gestionnaire de la Fédération d'être qualifié car c'est lui qui fixera les programmes et veillera sur la réalisation des objectifs. Il doit adopter une démarche scientifique, réaliste.
• Si cet homme existait, qui serait-il à votre avis?
- (sourire) Vous me provoquez là. Bon, pour moi M. Aouzal est présentement le mieux indiqué pour endosser cette responsabilité.
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