Mondial de l'Automobile 2006

Sommet de Monterrey : un consensus creux et des promesses à confirmer

Les Nations unies ont sonné la mobilisation contre la pauvreté, cette semaine à Monterrey (Mexique), recueilli quelques promesses et cru déceler un «nouvel esprit» au sein de la communauté internationale, mais l'engagement paraît flou et fragilisé par

23 Mars 2002 À 20:20

Si les actes suivent les belles paroles, le Sommet de Monterrey sur le financement du développement pourrait marquer un tournant. Sinon, ce Sommet restera seulement comme le lieu d'un nouveau coup d'éclat du Président cubain Fidel Castro, qui a fait une apparition rapide avant de claquer la porte et d'accuser les Etats-Unis de l'avoir fait déclarer persona non grata au Mexique.
«Il ne suffit pas de dire, il faut faire», a lancé Hugo Chavez, le Président vénézuélien, au nom du G77 qui regroupe 133 pays pauvres. Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, assure avoir détecté un «nouvel esprit», «l'esprit de Monterrey», et s'est félicité de l'ébauche d'un «partenariat» entre riches et pauvres. Il s'appuie sur les promesses d'augmentation de l'aide publique annoncées par l'Union européenne et surtout par les Etats-Unis.
Il se fonde aussi sur la présence à Monterrey de près de 60 chefs d'Etat ou de gouvernement et, pour la première fois, de toutes les grandes institutions financières internationales impliquées dans le développement, dont la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI) et l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
Mais le résultat immédiat est maigre. Le Sommet a approuvé une déclaration finale, dite «consensus de Monterrey», dont plusieurs délégations ont dénoncé les insuffisances. Pas d'engagement précis sur l'accroissement de l'aide, pas de calendrier, mais une place importante accordée aux mécanismes du marché, au commerce et aux investissements privés. Kofi Annan a réitéré son appel à un doublement de l'aide au développement de 50 à 100 milliards de dollars annuels. Mais en raison de l'opposition des Etats-Unis, il ne figure pas dans le texte final, négocié depuis plusieurs semaines.
Très attendu dans un tel forum, le Président américain a exposé sa vision libre-échangiste du développement, laissant au passage apparaître de sérieuses divergences avec les Européens qui estiment que l'Afrique et ses millions d'hommes et de femmes dans une situation d'extrême pauvreté, a besoin d'une aide publique importante.
Copyright Groupe le Matin © 2025