Naissance de SAR Lalla Khadija

Télécartes, Al Manzil...: les téléboutiques face à la concurrence

Les propriétaires des téléboutiques de Rabat se plaignent de plus en plus de la baisse de leurs recettes. Selon eux, les clients se font de plus en plus rares depuis l'apparition des fameuses télécartes. Mais si tant est qu'il y ait " crise " comme cer

13 Octobre 2002 À 16:30

Dans la capitale, les téléboutiques, sont elle en passe de devenir moins rentables ? sont elles en train de vivre comme beaucoup le laisse entendre " une véritable période de récession " ? à ces questions certains propriétaires de téléboutiques ont tendances à répondre par l'affirmative. L'apparition des cartes téléphoniques et la prolifération des taxiphones en seraient la cause. Toutefois, il faut nuancer ce constat et se garder de tirer des conclusions à partir de données fragmentaires. Si crise il y a, elle ne saurait être expliqué ou imputée aux seuls taxiphones. D'ailleurs, plusieurs personnes interrogées ne l'ont même pas évoqué comme cause à cette éventuelle récession.
En l'absence de chiffres exacts sur les recettes des téléboutiques avant et après l'apparition des taxiphones on ne peut prendre pour argent comptant telle ou telle déclaration et se fier à des témoignages pour le moins contradictoires.
A l'image de Rédouane, propriétaire d'une téléboutiques au quartier Hassan, «beaucoup pensent que les téléboutiques avaient vécu leur âge d'or avec l'apparition des portables.
Ton ami te bipe, automatiquement tu accours à la téléboutique du coin " explique Rédouane tout en déplorant qu' " à présent, si ton ami te bipe tu as le choix entre la téléboutique du coin et le taxiphones du coin ". Donc , à en croire ce monsieur, les télécartes font de la concurrence aux téléboutiques qui voient leurs recettes diminuer par voie de conséquence.
De plus économiquement parlant, les télécartes sont plus avantageuses . Le prix de la communication est moins cher. Mais elles sont loin d'être les seules sur le banc des accusés. Les autres offres de l'opérateur historique,
Maroc Telecom, provoquent l'irritation des " téléboutiquiers ". " la carte Al Manzil permet aux gens d'appeler depuis chez eux parce qu'ils maîtrisent ainsi leurs factures. Ils osent donc de plus en plus appeler depuis leurs téléphones fixes sans courir le risque d'avoir une désagréable surprise à la fin du mois " ajoute Rachid propriétaire d'une téléboutique lui aussi. En effet, force est de constater que ces dernières années le prix de la communication téléphonique a baissé considérablement, ce qui fait que beaucoup de gens peuvent se permettre d'appeler depuis chez eux.
Cependant d'autres estiment que les téléboutiques marchent aussi bien que par le passé et l'apparition des télécartes n'a pas influé sur leur niveau d'activité. Abelhamid est très catégorique là dessus, il affirme : " je pense que les téléboutiques qui marchaient bien, continuent à marcher très bien.
Celles qui avaient des difficultés continuent à en voir. Les télécartes n'y sont pour rien. " avant d'affirmer sur un ton magistral " c'est l'emplacement de la téléboutique qui détermine de façon décisive sa rentabilité ".
Il en veut pour preuve les téléboutiques situées en plein centre ville et qui ne désemplissent pas. Constat qui se vérifie sur le terrain. Il suffit d'aller faire un tour dans les grands artères de la capitale. Dans les téléboutiques au boulevard Allal Ben Abdellah, Mohamed V, Hassan II et même à Souika, il faut faire la queue et attendre patiemment son tour. " je ne pense pas qu'il y ait la moindre baisse d'activité, ni avant ni après l'apparition des télécartes.
Si vous être dans un coin très fréquenté, vous aurez à coup sûr plus de clients, si vous êtes dans une ruelle peu fréquentée vous aurez moins de clients. Ça c'est clair ".
Par ailleurs, certains propriétaires de téléboutiques estiment que si l'activité a baissé, c'est que tout simplement il y a trop de téléboutiques qui se font la concurrence mutuellement. " Leur nombre a plus que doublé ces dernières années.
Mais le nombre de clients n'est pas allé de pair. La part qui revient à chacun va rétrécir davantage. Parfois il n'y a même pas 100 m entre deux téléboutiques. Et entre les deux on vient planter un taxiphones".
Copyright Groupe le Matin © 2025