Fête du Trône 2006

Traversée de l'Atlas : le réveil de Khénifra

Khénifra a été une province délaissée pendant longtemps. La visite effectuée dernièrement par S.M. Mohammed VI dans plusieurs provinces et régions du Royaume a apporté une lueur d'espoir. A cette occasion, plusieurs projets d'intérêt socio-économique avai

11 Février 2002 À 16:47


Il s'agit notamment de l'alimentation en eau potable d'Aguelmous de Moulay Bouazza, de Had Bouhassous-sen et de Tighza, de la rénovation des réseaux d'assainissement liquide de Khénifra et de M'Rirt et du complexe hydro-électrique de Dchar El Oued.
Ainsi, à grands pas, la province de Khénifra sort de sa somnolence et pourrait devenir un véritable pôle de développement. Il suffit seulement de volonté… et de bon sens.
Khénifra a donné des héros de l'Indépendance, elle peut tout aussi bien donner des héros de développement. Elle en a les moyens. Il faut seulement les apprivoiser.Au milieu des années soixante, lorsqu'on tournait encore le dos à la mer et que les plaisirs des plages ne faisaient pas partie intégrante de nos mœurs de citadins, certaines destinations étaient privilégiées. Khénifra est l'une d'elles.
Nos parents et nos grands parents qui, pratiquaient régulièrement la chasse, préparaient avec soin les expéditions de fin de semaine dans les forêts du Moyen-Atlas.
Les héros de "La gloire de mon père» de Marcel Pagnol feraient pâle figure devant toute la peine que nos parents se donnaient pour préparer le voyage. Il fallait, notamment, constituer le groupe qui allait partir, astiquer les fusils, préparer les habits et prendre soin du sloughi, ce beau chien marocain dont on ne s'occupe plus. Le gibier rapporté, perdreaux, lièvres ainsi que d'autres trophées de chasse faisaient le plaisir non seulement de la famille, mais même des voisins.
En effet, la forêt occupe une superficie importante dans la province de Khénifra avec plusieurs dizaines de milliers d'hectares réservés à la chasse. La superficie amodiée est de 58.850 ha. Il existe également 15 réserves de chasse permanentes (63.700 ha) et 13 réserves de chasse triennales (245.800 ha). Par ailleurs, dans le but de conserver les ressources cynégétiques en voie de disparition, un parc à mouflon a été créé à Anzar Oufounas sur une superficie de 49.000 ha et un parc attractif de 40 ha à Tizi N'talghamet.
Ceux qui n'aiment pas la chasse peuvent aller à la pêche. La région dispose d'un lot amodié, de 15 lacs et de 10 cours d'eau. Chaque annés, près de 1.250.000 alevins y sont déversés. Pour permettre à la forêt de jouer pleinement son rôle économique, social et récréatif, les autorités provinciales estiment que plusieurs opérations sont nécessaires, notamment "la multiplication des triages pour une meilleure répartition du personnel forestier sur ce terrain en vue d'une surveillance intensifiée, l'achèvement de l'opération de délimitation des forêts et la non-réglementation des parcours et surtout la révision des dispositions réglementant les droits des riverains dont la satisfaction des besoins quotidiens engendre la dégradation de la forêt».
Ils estiment également qu'en plus "des potentialités naturelles, la province de Khénifra se distingue sur le plan socio-culturel par la diversité de ses troupes folkloriques, de son artisanat et de ses monuments historiques», comme le pont Moulay Ismaïl, les Kasbahs (Adakhsal, Moha Ou Hamou Zayani, Bouhssoussen, Ou Laïdi et Miami) et les sanctuaire (Moulay Bouazza, Charif Idrissi et Sidi Yahia Ou Youssef).
La province est également réputée pour ses tapis "zayani» et "M'rabti», pour ses hanbals, ses tamizart, ses tentes tressées en poil de chèvres et divers produits en bois et en cuir.
Il faut dire que l'artisanat joue un rôle important dans l'économie de la province. Il draine des revenus non négligeables et emploie plus de 10 % de la population active. Mais c'est l'élevage qui constitue la principale activité de la population locale et joue un rôle économique fondamental dans la province. L'effectif du cheptel est estimé à 1.300.000 têtes dont plus de 400.000 ovins. Mais si la production animale, de par ses différents produits, est assez élevée, du fait de son type extensif, l'élevage dans la province est appelé à se développer. En collaboration avec les autorités concernées, plusieurs coopératives (4) s'atèlent à l'amélioration génétique du cheptel alors que des campagnes de sensibilisation sont menées pour donner à ce secteur la place qu'il mérite. Il faut reconnaître que Khénifra a été une province délaissée pendant longtemps. La visite effectuée dernièrement par S.M. Mohammed VI dans plusieurs provinces et régions du Royaume a pporté une lueur d'espoir. A cette occasion, plusieurs projets d'intérêt socio-économique avaient été lancés ou inaugurès. Il s'agit notamment de l'alimentation en eau potable d'Aguelmous de Moulay Bouazza, de Had Bouhassoussen et de Tighza, de la rénovation des réseaux d'assainissement liquide de Khénifra et de M'Rirt et du complexe hydroélectrique de Dchar El Oued.
Réalisé à partir de la station de traitement de Khénifra, le projet d'alimentation en eau potable d'Aguelmous, de Moulay Bouazza et de Had Bouhassoussen dont le coût total est estimé à 40 millions de dirhams concerne la réalisation d'un ouvrage de prise sur Oum Rabia, la réalisation d'une conduite d'adduction de 33,9 km, la construction d'un réservoir semi enterré de 600m3 et de trois stations de pompage. Ce projet dont les travaux dureront 10 mois a été financé dans le cadre du programme de lutte contre les effets de la sécheresse. A Tighza, pour un coût de 5 millions de dirhams, provenant également du programme de lutte contre les effets de la sécheresse, les travaux d'alimentation en eau potable seront réalisés en six mois. Ils concernent la pose d'adduction sur une longueur de 7,3 km à partir du réservoir de 1.500 m3 de M'Rirt, la réalisation du réseau de distribution sur une longueur de 6,7 km et le renouvellement de 500 branchements. Pilotée comme ces deux projets, par l'Office national de l'eau potable, l'extension des réseaux d'assainissement de Khénifra et de M'Rirt répond à un besoin urgent. En effet, selon l'ONEP, "les rejets des eaux usées, des réseaux de Khnéifra et de M'Rirt qui présentaient des défaillances remarquables, constituent des risques sanitaires et environnementaux importants d'où l'obligation de prendre des mesures nécessaires permettant de contrecarrer ces risques».
Ainsi, grâce à un don de la banque allemande KFW équivalent à 70 % du montant global du projet (173 MDH) et un apport de 30 % des communes concernées (prêt FEC), l'ONEP a pu concevoir un projet intégré concernant les réseaux d'assainissement liquide, les voiries, l'acquisition d'équipements et la réalisation d'une station d'épuration à M'Rirt. Les principaux objectifs visés par la mise en place de ce projet dont les travaux vont bon train, sont : «l 'améliorationdres conditions de vie des populations, la protection de l'environnement et de la santé publique, la rationalisation de l'usage des ressources en eau et le renforcement de la gestion décentralisée des services publics à caractère communal ou intercommunal par le développement des capacités locales de financement et les moyens de gestion des équipements urbains». Ainsi, quand les travaux de réalisation de ce projet seront terminés, le trançon de l'Oum Rabia qui traverse Khénifra retrouvera sa clarté. Un programme d'aménagement des deux rives avec notamment des équipements touristiques au niveau de la cité des Zayan est déjà dans l'air.
Par ailleurs, ce seul projet a réveillé la ville qui semble vouloir se prendre en charge et donner le meilleur d'elle-même.
Le complexe hydroélectrique de Dchar El Oued qui a été inauguré en octobre dernier par S.M. le Roi Mohammed VI est composé d'un barrage de stockage (El Hansali) au niveau de Dchar El Oued, d'un barrage compensateur à Aït Messaoud et d'une centrale hydroélectrique. La réalisation de ce complexe vise l'amélioration de l'irrigation de 27.300 ha dans le périmètre de Béni Amir et son extension sur une surface de près de 8.800 ha. La production électrique est estimée à 234 GWH, ce qui permettrait de faire une économie de 70.000 tonnes de fuel importés par an. Le complexe assurera également l'alimentation en eau potable et industrielle (65 millions de m3 par an) des villes et centres avoisinants. Ainsi, à grands pas, la province de Khénifra sort de sa somnolence et pourrait devenir un véritable pôle de développement. Il suffit seulement de volonté… et de bon sens.
khénifra a donné des héros de l'Indépendance, elle peut tout aussi bien donner des héros de développement. Elle en a les moyens. Il faut seulement les apprivoiser.
Copyright Groupe le Matin © 2025