Fête du Trône 2006

Trois morts dans l'effondrement d'une maison à Casablanca

Un drame de plus, survenu dans une vieille construction de Derb El Kabir, hier, vers 4 h 30, s'est soldé par un lourd bilan : trois morts et trois blessés, tous de la même famille.L'immeuble menaçait ruine depuis des années et le seul locataire qui y viv

11 Mars 2002 À 21:11

avait déjà connu des problèmes. Suite aux menaces qui pesaient sur le toit de l'habitat du 2ème étage, les occupants de ce dernier durent l'évacuer.
Selon des témoignages que nous avons recueillis sur place, le propriétaire de l'immeuble aurait reçu le feu vert des autorités préfectorales pour procéder à des travaux de restauration de l'édifice. Mais, le locataire du 1er étage, M. Lahcen Kahwaji, 72 ans, chauffeur, avait refusé de quitter son logement d'une pièce. Selon d'autres sources, M. Lahcen Kahwaji, avait refusé l'offre du propriétaire, deux millions de centimes, pour évacuer les lieux.

Le toit tombe

La dalle du 2ème étage, fissurée, présentait une menace permanente pour M. Kahwaji et sa famille. Les dernières pluies avaient endommagé encore plus l'édifice, construit dans les années 40 (1947) plus précisément) dans ce qu'on appelait autrefois Derb Laâfou. Et hier, le toit s'est effondré sur la famille Kahwaji, encore endormie dans la seule pièce qu'elle occupait. Bilan : M. Lahcen Kahwaji et ses deux enfants, Aziz (14 ans) et Amine (6 ans) sont morts sur le coup. L'épouse de M. Kahwaji, Mina Jabrane et ses deux enfants, Youssef (13 ans) et Tarik (9 ans) ont été grièvement blessés et hospitalisés. Aussitôt alertés, les éléments de la protection civile sont intervenus pour dégager les trois cadavres et porter secours aux blessés. Le wali, le gouverneur de la préfecture de Derb Soltane-El Fida, le préfet de police, le président du conseil de la communauté urbaine, le chef de la sûreté de Derb Soltane - El Fida et des élus devaient se rendre sur les lieux du sinistre avant la fin de la matinée d'hier. Nous avons appris que le défunt, Lahcen Kahwaji vivait à Derb El Kabir avec sa seconde épouse et ses quatre enfants ; et qu'il était marié auparavant et avait quatre filles de son premier mariage.

Un problème mais, aucune solution

Le problème des vieilles constructions menaçant ruine affecte bon nombre de nos médinas. Certes, des propriétaires de ces constructions saisissent les autorités locales ou la justice pour procéder à des travaux de réaménagement ou de restauration. Lorsqu'ils obtiennent le feu vert, ils butent sur une résistance farouche des locataires, généralement de condition modeste, qui refusent de quitter leur logement sous prétexte qu'ils n'ont où aller s'installer.
Il arrive également que des propriétaires, motivés par des considérations économiques, voire de spéculation immobilière, tentent de se débarrasser des anciens locataires, en démolissant le vieil édifice pour ériger à la place, un immeuble de standing; soit pour la location, au prix fort, soit pour la copropriété.
Pour éviter de tels conflits entre propriétaires et locataires, surtout lorsqu'il s'agit de vieilles constructions menaçant ruine, les autorités locales ont intérêt à esquisser une nouvelle approche, préservant les droits des uns et des autres.
Copyright Groupe le Matin © 2025