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USA: le géant américain WorldCom se déclare en faillite

Le géant américain des télécommunications WorldCom a décidé de se placer sous la protection de la loi sur les faillites. WorldCom, numéro deux pour les télécommunications longue distance aux Etats-Unis, est au centre d'un énorme scandale financier, depui

22 Juillet 2002 À 22:01

Bon nombre d'observateurs estiment que la faillite de WorldCom sera la plus grosse banqueroute de l'histoire américaine, dépassant celle en décembre dernier du groupe de courtage en énergie texan Enron, qui constituait jusqu'ici un record.
Ayant bâti sa puissance grâce à l'explosion du marché des télécoms tout au long des cinq dernières années, ce mastodonte n'avait, rappelons-le, reculé devant rien. Fin 1999,il avait annoncé l'acquisition pour l'équivalent de 115 milliards de dollars par échange d'actions du groupe Sprint, troisième opérateur américain de télécommunications longue distance. S'étant installé sur le même podium juste derrière le leader mondial AT and T qui régnait sans partage sur le secteur des télécommunications longue distance aux Etats-Unis, deux facteurs avaient aidé WorldCom dans son aventure de conquête. En l'occurrence l'explosion des télécommunications et surtout la montée en flêche de la Bourse. La bulle spéculative autour des sociétés d'internet notamment allaient servir les ambitions de WorlCom. Et puis, «la vie ne va plus forcément être ce long fleuve tranquille». Pour la première fois en juin 2000, le géant trébuche avec notamment le veto de l'antitrust américain au rachat de Sprint. Dès lors c'est cet effet domino qui joue pleinement sa mesure. La chute est tout à la fois rapide et quasi-vertigineuse avec un marché des télécoms qui s'enlise dans un tassement inattendu du fait de la canalisation, depuis le début de la décennie écoulée, d'investissements colossaux et qui se traduits par des surcapacités flagrantes et par de lourds endettements des entreprises opérant dans le secteur.
Au finish, WorldCom voit son chiffre d'affaires épouser des trends franchement baissiers. Le comble aussi, le groupe révèle à la fin du mois de juin dernier, des malversations comptables pour la bagatelle de 3,85 milliards de dollars. Des manipulations qui ont permis à la société de faire valoir des bénéfices mirobilants, alors que l'ensemble des fondamentaux flirtent avec la zone rouge. Plus que la grande glisse, l'action connaît une dégringolade pour le moins inouïe, voire spectaculaire. Standard and Poors dégarde même d'un cran les notes de la dette à long et à court termes de worldcom , après qu'il a fait défaut sur le remboursement d'intérêts de certaines obligations. Contrainte plus que jamais à la faillite, la firme a vu son titre frôler la barre de 9 cents. Aucune commune mesure avec le cours d'antan surtout si l'on sait qu'à titre indicatif, un actionnaire qui aurait pour 10 000 dollars d'actions en mars dernier aurait à peine 200 dollars.
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