Naissance de SAR Lalla Khadija

Un développement au détriment de la Nature

Le sommet de Johannesburg, appelé " sommet de la terre ", a relevé l'angoisse devant les dangers naturels . Dix ans ont suffit pour prouver que les pays du monde ont favorisé le développement économique et urbain au détriment de la nature. Le Maroc ne fai

11 Septembre 2002 À 16:24

La pression sur les ressources hydrauliques de la ville est en nette augmentation. On recense les besoins en eau de la région de Rabat-Casa Kenitra à 430 millions de m3 (statistiques de 1990 effectuées par l'ONEP) ; ce besoin atteindra un milliard de m3 en 2020. Les couches hydrauliques de Rabat sont en baisse et sont partagées avec la région de Salé et de Casa qui connaissent aussi une croissance démographique importante.
La croissance de la population n'est pas l'unique problème auquel Rabat devrait faire face. En effet, l'urbanisation à Rabat accentue aussi sa pression sur les ressources de la région. La construction de nouveaux quartiers à Rabat tels Hay Ryad (situé au sud Est) est un exemple du développement quantitatif de l'urbanisation à Rabat : ce quartier est appelé à abriter 500.000 habitants sur un superficie de plus de 60 hectares. Hay Ryad, comme les autres quartiers de Rabat, est loin d'être modèle dans la question de préservation de l'environnement de la Ville. En effet, les normes de la propreté sont loin d'être appliqué car il existe toujours des terrains vides qui connaissent des " cérémonies de combustion " des déchets résidentiels. Le recyclage des déchets à Rabat a toujours demeuré problématique. Il n'atteint que 28% des résidus. 74% des déchets vont à la décharge de " Akrach ", à l'Est de Rabat selon une étude du Ministère de l'environnement. La négligence des communes et le manque de civisme de certains citoyens a nui davantage à l'écosystème de Hay Ryad et de Rabat globalement. En effet, les camions transportant les résidus de Rabat ne sont pas qualifiés pour cette mission : ils sont couverts et ne possèdent pas les options nécessaires pour trier les déchets selon leurs types (plastiques, vers, résidus organiques…etc.).
D'ailleurs le citoyen marocain ne trie pas ses propres déchets en types distincts pour faciliter le recyclage. Aussi, existe t-il des divergences au niveau de la propreté de quartier en quartier. Rabat s'agrandit au détriment de sa flore. La superficie de Rabat a augmenté depuis les années1970. Si la Capitale jouit toujours d'une Ceinture Verte, la ville souffre de l'absence des espaces verts qui se comptent sur les doigts d'une main.
" Les espaces verts ne représentent qu'une surface de 3m2/ habitant alors que la recommandation est de 10m2/habitant ".
Dans tout Rabat, il existe uniquement trois jardins. Le premier au centre de Rabat et les deux autres à Agdal.
Mais qu'en est-il des quartier Ryad, El Fath, Yaacoub El Mansour, Taquaddoum, Nahda, et Akkari ? N'ont-ils pas droit d'avoir un espace vert pour respirer correctement dans une ville connut pour son fort taux d'acariens, d'humidité et de pollution causée par l'usage des automobiles.
Il faut noter que le parc automobile de la ville de Rabat est responsable d'environ 50% de la pollution totale de l'air en milieu urbain. Du total des polluants de l'air de Rabat les véhicules contribuent à 55% en CO et 33% en autres polluants (Plomb…etc.).
Selon une étude menée par le département de l'environnement entre 1990 et 1998, les concentrations de l'oxyde de Souffre dépassent les normes au niveau de trois stations.
Selon la même étude, La moyenne annuelle la plus élevée a été enregistrée à la Gare Routière. Cette pollution est essentiellement due à l'usage des moteurs Diesel.
Le " Plan d'Action Environnemental Concerté pour la Ville de Rabat" du Ministère de l'Environnement, élaboré dès 1996, cite que "Les teneurs en plomb et poussières sont 200% plus élevés que les recommandations de l'Organisation Mondiale de la Santé dans quelques sites.
Le mauvais entretien des véhicules, la mauvaise gestion de la circulation, l'exiguïté de certaines voies et le manque de parking sont des facteurs d'aggravation ".

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