Utilisation pour la première fois d'une bombe «thermobarique»

«Les Américains ont bombardé cette région pendant la nuit et ont recommencé dimanche matin,» a déclaré un porte-parole du chef de guerre Saif Ullah, le chef de la Choura (conseil local) de la province du Paktia (est de l'Afghanistan).
Selon un commandant local, les troupes terrestres n'ont pu intervenir durant la nuit en raison du froid.
Il n'a pas précisé si elles s'étaient déployées dimanche matin.
«Les combattants d'Al-Qaïda ont bien résisté dans les montagnes et le combat pourrait durer longtemps», a déclaré ce commandant. Des avions américains et des forces locales afghanes ont lancé samedi une attaque d'envergure contre des centaines de talibans et de combattants du réseau Al-Qaïda d'Oussama Ben Laden dans les montagnes d'Arma, dans la province du Paktia. L'opération vise à liquider une poche de résistance qui compterait, selon un responsable afghan, plus de 2.000 talibans et volontaires étrangers d'al-Qaïda.
Résistance acharnée
Ces combattants ont échappé aux bombardements menés en Afghanistan par les forces américaines depuis le 7 octobre et sont regroupés dans une zone montagneuse proche de la frontière avec le Pakistan.
Le Commandement central des forces américaines à Tampa (Floride, sud-est des Etats-Unis) a annoncé qu'un militaire américain et deux soldats afghans alliés des Etats-Unis avaient été tués dans cette opération, menée à environ 40 kilomètres au sud-est de Gardez, la capitale du Paktia. Un responsable local afghan, joint par téléphone depuis Kaboul, avait déclaré samedi que les forces aériennes américaines avaient bombardé la zone toute la journée et dans la soirée.
Des avions américains avaient commencé samedi matin à bombarder des objectifs dans les montagnes d'Arma, et des forces terrestres afghanes avaient simultanément attaqué les talibans et combattants d'al-Qaïda. Selon Gilani, fils de Padsha Khan, l'un des principaux chefs de guerre du Paktia, «presque 1.000 soldats» des forces locales ont été déployés, et «quelque 30 conseillers militaires américains sont avec eux». Ce millier de soldats afghans fait face à «environ 2.200 ou 2.300» talibans et volontaires d'Al-Qaïda, «Arabes ou autres étrangers», a-t-il déclaré. Le Commandement central américain a affirmé que si «la mission implique des soldats afghans et de la coalition, l'effort principal est mené par les forces afghanes menées par les généraux Zia, Kamal Khan Zadran et Zakim Khan». Les Etats-Unis ont utilisé pour la première fois lors de cette opération une nouvelle bombe capable de percer le béton, de type «thermobarique», a annoncé un responsable militaire américain à Washington. La bombe, également appelée à explosif «air-fuel», est capable de pénétrer profondément dans le sol, d'atteindre des casemates ou des grottes cachées et d'exploser dès le contact avec la cible, selon des experts et des responsables de la défense.

Bombe thermobarique

L'armée américaine a indiqué en décembre dernier posséder une nouvelle arme puissante qui a été utilisée samedi pour la première fois sur un théâtre de combat en Afghanistan, une bombe «thermobarique» pouvant absorber l'oxygène des souterrains où pourraient encore se cacher les restes du réseau Al-Qaida et des talibans. Cette arme, guidée par laser, contient un explosif qui peut pénétrer profondément dans les grottes. Les responsables avaient indiqué que dix de ces nouveaux engins étaient acheminés en Afghanistan après un test réussi en décembre dans le désert du Nevada. Chaque bombe thermobarique, également appelée explosif «air-fuel», contient deux engins explosifs et un produit chimique hautement inflammable qui envoie une onde mortelle dans les espaces clos tels que les grottes et les tunnels, sans les détruire. Lorsque la première charge de la bombe explose, a-t-on expliqué, le fuel est dispersé. La seconde charge fait alors exploser le nuage de fuel. Des experts ont indiqué que de telles bombes pourraient être beaucoup plus puissantes que des explosifs classiques, et davantage susceptibles de tuer d'éventuels fuyards cachés dans les grottes. Des versions plus anciennes de ce type de bombe ont été utilisées au Vietnam par les Etats-Unis et en Tchétchénie par la Russie. La nouvelle version, appelée BLU-118S, a été mise au point spécialement dans le but de la guerre contre le terrorisme, avaient affirmé les mêmes responsables du pentagone.
Les Etats-Unis ont également utilisé dans leur campagne en Afghanistan la plus puissante bombe de leur arsenal, une bombe de plus de six tonnes,- la BLU-82, surnommée «daisy-cutter» ou «coupeuse de marguerites».