Vote d'une nouvelle résolution par le Conseil de sécurité de l'ONU
Le Conseil de sécurité de l'ONU devait voter vendredi une résolution cruciale sur le désarmement de l'Irak, qui soupçonne les Etats-Unis de vouloir s'en servir pour l'attaquer.
> Le texte, qui devait être voté à 10H00 locales (15H00 GMT), renforce c
Qualifiant ce projet de résolution d' «arbitraire», un journal officiel irakien a estimé que ce texte s'apparentait à une «résolution de guerre», sans dire s'il sera rejeté ou accepté par Baghdad.
Aucun responsable irakien n'a réagi à l'annonce du vote, vendredi étant jour férié en Irak.
Le projet de résolution, qui a fait l'objet d'âpres négociations entre les membres du Conseil de sécurité ces dernières semaines, a été remanié à plusieurs reprises, à la demande de la France et de la Russie qui voulaient en exclure toute référence à un recours automatique à la force en cas de violation par l'Irak de ses obligations.
La résolution sera approuvée par au moins neuf voix sur les 15 membres du Conseil de sécurité, selon un diplomate français. Aucun veto n'est attendu de l'un des cinq membres permanents (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Russie, France, Chine) mais il reste à savoir si le vote sera unanimement favorable, comme l'a souhaité le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan.
Le président américain George W. Bush avait déclaré jeudi que ce vote allait intervenir le lendemain, après d'ultimes tractations avec ses homologues français Jacques Chirac et russe Vladimir Poutine.
«Les Nations unies vont voter vendredi sur une résolution qui unira le monde civilisé pour désarmer Saddam Hussein», a indiqué M. Bush.
«C'est une résolution dure qui fait état de conséquences sérieuses si Saddam Hussein continue de défier le monde et ne désarme pas (...) Il doit montrer au monde qu'il désarme»son pays, a-t-il dit.
La France a indiqué qu'elle votera la résolution. La Russie n'a pas précisé sa position. Un haut responsable du ministère russe des Affaires étrangères, cité par l'agence Interfax, a estimé que le nouveau projet marquait une amélioration «significative» par rapport aux textes précédents, mais affirmé que Moscou avait encore «des réserves» sur ce texte.
«Une dernière chance»
La Syrie, qui avait demandé en vain un report du vote à lundi, devrait s'abstenir, selon un diplomate.
En soulignant que l'Irak continue de violer les résolutions de l'ONU, le projet de résolution indique que le Conseil de sécurité décide de donner «une dernière chance» à Baghdad de se conformer à ses obligations en matière de désarmement.Le Conseil décide aussi «de mettre en place un régime d'inspections étendu» en Irak où l'accès pour les inspecteurs à toute personne et tout site, y compris présidentiel, devra être sans restriction. Les inspections de l'ONU ont cessé dans ce pays depuis 1998.
En cas de nouvelle violation, elle sera rapportée au Conseil qui «se réunira immédiatement (...) pour évaluer la situation». Le texte menace Baghdad de «sérieuses conséquences» dans cette hypothèse.
«Les tentatives des Etats-Unis d'amener le Conseil de sécurité à adopter une résolution de guerre contre l'Irak démasquent les vraies intentions américaines», écrit le quotidien al-Iraq en accusant Washington de «se servir de l'ONU pour réaliser ses ambitions colonialistes».
Le journal appelle la communauté internationale à «affirmer la nécessité de s'appuyer sur les lois et conventions internationales dans le règlement des conflit et à rejeter le langage révolu de la guerre».
Estimant que l'adoption de la nouvelle résolution éloignait la perspective d'un conflit, le Pentagone a ralenti ces derniers temps l'envoi de troupes de combat vers le Golfe.
Les stratèges militaires américains craignent en effet qu'une force importante ne se «rouille» sans combattre si elle est mobilisée sur place pendant les trois mois au moins donnés aux inspecteurs onusiens pour débusquer les arsenaux irakiens.