Washington se félicite de l'adoption des idées saoudiennes
>Washington s'est félicité, jeudi, de l'adoption par la Ligue arabe des idées de paix saoudiennes avec Israël, tout en soulignant que la priorité immédiate restait d'obtenir un cessez-le-feu entre Israéliens et Palestiniens.
Le porte-parole du département d'Etat, Richard Boucher, a salué «la caution unanime donnée par la Ligue arabe au discours très positif du Prince héritier (saoudien) Abdallah» lors de ce sommet. «Cette vision (du Prince) et son endossement par la Ligue arabe sont très constructifs et peuvent aider à définir un environnement plus positif pour les efforts de paix», a-t-il ajouté.
M. Boucher a toutefois souligné que nombre de points de cette proposition pouvaient faire l'objet de «négociations». Il a également estimé qu'il ne s'agissait pas d'un «plan» ou d'un «paquet», mais a utilisé les formules moins contraignantes de «propositions» ou de «vision».
Le ministre saoudien des Affaires étrangères Saoud Al-Fayçal a affirmé à l'issue de ce sommet de deux jours dans la capitale libanaise que cette initiative était «un tout indissociable», tandis que le gouvernement israélien l'a jugée «inacceptable». M. Boucher a toutefois souligné de son côté que les idées saoudiennes reprises par la Ligue arabe pouvaient constituer un «catalyseur» pour encourager les parties à aller vers la paix.
Les propositions adoptées par le sommet de Beyrouth proposent une normalisation israélo-arabe en échange d'une solution sur le retour des réfugiés palestiniens et le retrait d'Israël sur ses frontières de 1967, avant la guerre des Six-Jours. Le porte-parole américain a toutefois souligné que la priorité du moment restait un apaisement sur le terrain, sans lequel aucune perspective politique n'est possible.
Washington, a-t-il souligné à cet égard, estime toujours que le Président palestinien Yasser Arafat «n'a pas fait tous les efforts» réclamés pour mettre fin aux attentats-suicide et aux violences anti-israéliennes qui menacent les efforts de l'émissaire américain Anthony
Zinni.
«Il est temps pour M. Arafat de parler à son propre peuple, et de dire aux Palestiniens clairement encore et encore que ce genre d'actions va détruire leur désir et leur vision d'un Etat palestinien», a déclaré M. Boucher.
Malgré le regain de tensions, M. Zinni est parvenu à «réduire les écarts et a apporté des idées qui pourraient permettre de combler les divergences» entre les deux parties sur un cessez-le-feu. «Il va continuer d'aller fermement de l'avant dans les jours qui viennent», a-t-il ajouté.
Durcir la politique
Le département d'Etat a également voulu traiter par le mépris les opérations de charme irakiennes auprès des autres capitales arabes à Beyrouth, au moment où Washington appelle à durcir la politique à l'égard de l'Irak, sans exclure des frappes militaires pour renverser le régime de Saddam Husssein.
M. Boucher s'est en particulier déclaré «profondément sceptique» vis-à-vis des engagements irakiens de respecter l'indépendance et la souveraineté du Koweït, affirmant que Baghdad avait coutume de ne pas respecter ses promesses. «Si c'était vrai, ce serait bien», a-t-il déclaré, tout en estimant que «l'Irak n'a jamais donné des preuves réelles de son intention de respecter la souveraineté du Koweit».
«L'Irak a pour habitude déplorable de bafouer ses obligations internationales», a-t-il encore souligné à propos de cet accord conclu lors du sommet de Beyrouth.
Baghdad a obtenu par ailleurs à Beyrouth une déclaration refusant toute perspective de frappes contre l'Irak, allusion aux menaces des Etats-Unis contre ce pays placé dans un «axe du mal» par le Président George W. Bush.