Armes de destruction massive : encore des mois de recherches en perspective
La guerre en Irak touche à sa fin mais la présence d’armes de destruction massive - l’un des premiers arguments de la coalition pour justifier l’intervention — reste à démontrer, et les militaires estiment que les recherches prendr
Mais «nous sommes convaincus qu’avec le temps, nous allons trouver quelque chose», a-t-il ajouté.
Le général Brooks n’a évoqué aucun délai. Mais un porte-parole militaire britannique a estimé que les militaires n’étaient encore qu’au «tout début des recherches» qui allaient durer «des mois et des mois». «Nous parlons d’un pays de la taille de la France, a souligné ce porte-parole, et nous n’avons examiné pour l’instant que l’équivalent d’1% du territoire. Il est beaucoup trop tôt pour tirer quelque conclusion que ce soit».
Pour faciliter leur collecte de renseignements, les militaires offrent aux Irakiens des récompenses d’un montant non précisé. Mais «à ma connaissance, aucune récompense» n’a encore été versée, a indiqué un autre militaire américain, le capitaine Frank Thorp.
Selon le général Brooks, «une brigade entière» - soit environ 1.500 hommes- se consacre à l’examen des «sites sensibles». Des spécialistes en nombre non précisé ont également été «embarqués» avec certaines unités.
On sait aussi que trois «équipes Fox» de l’armée de Terre américaine travaillent en Irak, se déplaçant à bord de laboratoires mobiles et spécialisées dans la détection des armes biochimiques.
Le gouvernement australien a de son côté annoncé hier qu’il enverrait la semaine prochaine une équipe de 12 spécialistes -tous militaires - pour participer aux recherches.
Toutes les recherches se déroulent d’ailleurs «sous contrôle militaire», a précisé le général Brooks.
«Ce ne serait pas approprié d’ajouter qui que ce soit à cette équation», a-t-il affirmé, rejetant ainsi tout appel en faveur d’une intervention des inspecteurs de l’ONU. Il a simplement assuré que le processus serait ouvert «dès que des choses auront été trouvées».
Les recherches risquent d’être d’autant plus fastidieuses qu’elles pourraient ne pas s’arrêter aux frontières irakiennes. Le Président américain George W. Bush a en effet accusé dimanche Damas d’avoir aidé les Irakiens à dissimuler ces armes.
Le général Brooks n’a pas évoqué mardi la possibilité que certaines armes aient pu être déplacées en Syrie. Mais à un journaliste qui lui demandait si l’absence de découverte d’armes de destruction massive pourrait ternir le succès de l’intervention américaine en Irak, l’officier a répondu: «Nous avons toujours dit qu’il fallait se débarrasser de ce régime (...). Donc c’est ça la première raison du succès» des opérations. Il a d’ailleurs revendiqué un autre «succès»: avoir «réussi à éviter que (ces armes) soient utilisées contre nos troupes».