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Association Enfance-Sourire : actions de bienfaisance au profit des enfants démunis

Créée en 1994 à l’initiative de chirurgiens dentistes bénévoles, l’Association de bienfaisance « Enfance-sourire » assure des soins dentaires gratuits aux enfants et adolescents démunis. Elle les éduque, également, à l’hygiène bucco-dent

27 Juin 2003 À 19:34

«Enfance-sourire» s’assigne pour mission de travailler au sein des orphelinats ou en collaboration avec des associations de l’enfance. Ses responsables veulent lutter contre le charlatanisme, un phénomène grave au Maroc. « L’absence totale d’hygiène et de professionnalisme occasionne des maladies graves : hépatites, sida, hémorragies…Compte tenu de l’absence de centres de soins suffisants, les enfants démunis se seraient orientés vers les charlatans et auraient été les victimes », explique professeur Lazrek, l’une des responsables de cette association. Elle ajoute que les structures publiques existantes sont très insuffisantes. En dehors des deux Facultés de médecine dentaire à Casablanca et à Rabat qui ont des centres de soins payants, le privé reste quasiment la seule possibilité. Ainsi, toute une large couche de la population marocaine ne peut pas se soigner à cause des tarifs. Partant de ce constat, bon nombre de chirurgiens dentistes ont fait une enquête pour créer un cabinet dentaire dans le lieu adéquat. Inauguré en mars 1995, le cabinet de la Maison de bienfaisance de Aïn Choc, premier dans son genre au Maroc, assure la couverture totale et gratuite en soins bucco-dentaires de tous les pensionnaires. Il fonctionne à plein temps, grâce à une chaîne de solidarité de chirurgiens dentistes bénévoles qui assurent des vacations régulières. Ils s’occupent des enfants des orphelinats de Aïn choc et de Moulay Idriss Premier et des personnes âgées de l’asile d’Aïn Choc. « Les autorités nous ont beaucoup aidé au début. Nous avons bien cherché et nous avons trouvé l’orphelinat de Aïn Choc. Ses pensionnaires quand ils avaient mal aux dents, ils pleuraient et l’on ne pouvait rien faire pour eux. Ils ne pouvaient même pas aller à l’hôpital du coin car il n’y a rien. Il a fallu faire beaucoup de choses pour eux au début, maintenant, nous faisons uniquement l’entretien », déclare professeur Lazrek. Les efforts de l’Association se sont poursuivis. Dès le départ de son activité en 1995, Enfance Sourire s’est aperçue des limites d’un cabinet fixe puisque destiné exclusivement aux pensionnaires de l’orphelinat. Vu les grands besoins en soins bucco-dentaires, il fallait absolument se déplacer vers d’autres lieux pour élargir son action de bienfaisance. D’autres enfants avaient besoin des services des chirurgiens dentistes bénévoles. Aussi, l’idée d’un camion dentaire mobile est-elle née. En 1999, l’Association s’est dotée de ce camion financé principalement par la coopération canadienne qui a fourni l’équipement et par l’ambassade du Japon. C’est un investissement d’une valeur globale de 550.000 dirhams. Grâce à ce camion, une trentaine de chirurgiens dentistes bénévoles ont pu offrir leurs soins gratuits dans différentes associations non seulement à Casablanca mais aussi dans d’autres régions du Royaume, notamment en zone rurale.
«Camion ambulant»
Il est, aussi, à signaler que ce camion est équipé d’un groupe électrogène et d’un climatiseur pour faciliter la tâche au dentiste et au patient. « On a peiné à faire démarrer ce camion ambulant car on nous a demandé de payer la TVA ; chose que nous n’avons pas comprise. Nous avons beau écrit aux administrations concernées, en vain », se lamente professeur Lazrek.
Par ailleurs, le problème qui hante le plus les responsables de cette association de bienfaisance est celui des ressources financières. Certes, le camion ambulant fonctionne à l’aide des dentistes bénévoles, mais il faut assurer, également, les salaires du chauffeur, de l’assistante et de la secrétaire qui organise les plannings. Le budget de ce camion mobile est énorme par rapport à une association telle que « Enfance-sourire ». Il nécessite, en effet, annuellement 200 à 250 000 DH, car il y a plusieurs charges : carburant, matériel consommable dentaire, assurance, entretien du camion, etc. Ces frais sont assurés uniquement par les dons en espèces ou en nature qui proviennent des membres de l’Association ou des bienfaiteurs. D’après les responsables, ces ressources ne suffisent pas à couvrir les dépenses de l’association et appellent les donateurs à bien vouloir les aider au financement de leurs activités. «Nous cherchons aussi à connaître d’autres associations en Europe ayant les mêmes objectifs pour assurer des soins en milieu rural, pour échanger les connaissances et avoir des dons de médicaments et de matériels dentaires ».
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