Baghdad estime que Bush a assoupli sa position
L'Irak a estimé hier que George W. Bush avait assoupli sa position à son égard sous une pression internationale accrue, alors que Washington a continué de déployer des troupes dans le Golfe dans la perspective d'une éventuelle frappe pour contraindre S
Le journal Al-Iraq a affirmé que les propos du Président américain, qui a dit espérer ne pas avoir à aller en guerre contre l'Irak, constituaient un assouplissement de la position de Washington, sous la pression de l'opinion mondiale. «En réalité, Bush a cherché à assouplir sa position pour calmer la grogne dans le monde entier et le mécontentement des peuples d'Europe et des Etats-Unis (...) à la suite des menaces (de Washington) de frapper l'Irak», écrit le journal, qui comme toute la presse irakienne, reflète l'opinion du régime. Bush a déclaré jeudi à Crawford (Texas, sud) qu'il «espère que nous n'aurons pas à aller en guerre» contre l'Irak. «C'est à Saddam Hussein de décider de désarmer. C'est à lui de faire ce choix», a-t-il dit.
Mais il a également indiqué que le président irakien «doit comprendre que l'heure de vérité arrive». «Les premières indications sur sa volonté de désarmer volontairement ne sont pas très positives», a-t-il ajouté. Alors que Washington continue de renforcer son dispositif militaire dans le Golfe, avec notamment l'ordre de déploiement d'une division d'infanterie de 17.000 hommes, le Pentagone a annoncé qu'il allait organiser en janvier des manoeuvres en Allemagne placées sous le commandement du général qui pourrait diriger les forces terrestres américaines en cas d'offensive contre l'Irak. Ces manoeuvres vont réunir à partir du 23 janvier les responsables de plusieurs divisions terrestres qui pourraient participer à une offensive contre l'Irak.
Augmentation des effectifs
Le Pentagone a indiqué en outre que les effectifs américains, d'environ 65.000 militaires actuellement dans la région du Golfe, devraient augmenter dans les prochaines semaines d'environ 25.000, portant le total à 90.000.
Dans le cadre des préparatifs de guerre, la Royal Navy va prochainement envoyer un navire-hôpital dans le Golfe, rapporte vendredi le Daily Telegraph qui y voit un signe supplémentaire de l'engagement britannique aux côtés des forces américaines.
Selon le quotidien, l'Argus fera partie d'une flotte menée par le porte-avions Ark Royal, qui partira pour le Golfe dans le courant du mois de janvier.
A Washington, le porte-parole du département d'Etat Richard Boucher a estimé jeudi que le président irakien Saddam Hussein devrait choisir l'exil si la possibilité s'en présentait, pour éviter une défaite militaire cinglante. «A l'heure actuelle, si c'est une de ses options, il devrait être assez intelligent pour la saisir», avait-il dit, tout en précisant qu'il n'était pas au courant de discussions en ce sens. Les Etats-Unis menacent de frapper l'Irak pour renverser le régime de Saddam Hussein, qu'ils accusent de détenir des armes de destruction massive, ce que Baghdad nie.
A ce propos, le vice-président irakien Taha Yassine Ramadan a réaffirmé que son pays ne disposait plus d'armes de destruction massive, dans une déclaration publiée vendredi par le journal Al-Iraq.
«Les inspecteurs (en désarmement de l'Onu) n'ont rien trouvé qui puisse étayer les allégations et les rapports mensongers de ces maléfiques (américains), ce qui prouve que l'Irak ne dispose plus d'armes de destruction massive», a déclaré M. Ramadan.
«Les inspecteurs ont visité pendant plus d'un mois tous les sites et les installations que (le président américain George W.) Bush et (le Premier ministre britannique Tony) Blair accusent de continuer de produire des armes de destruction massive», a-t-il ajouté.